mardi 30 novembre 2010

Le diner arrangé où j'ai été la proie célibataire de femmes et d'hommes

Il y a des dîners où on sait que certaines choses se disent à demi-mots, où il y semble y avoir des sous entendus, des références à une conversation précédente, et où vous êtes "à coté", "pas dedans". Ce dîner là, je ne me suis rendu compte de rien, et pourtant tout tournait au tour de moi.

Il y eut un temps où j'étais célibataire, officiellement célibataire. Ce soir là, j'étais invité chez un couple d'amis gays qui étaient fans de cuisine. C'était un de ces dîners où tout commençait dans l'après midi, les convives arrivaient de tous bords entre 16h (pour les voisins) et 20h (pour les derniers).

Pour ma part, je suis arrivé parmi les derniers, 19h ou 19h30 je crois. Et dès mon arrivée, j'ai trouvé l'ambiance hyper chaleureuse. Non pas que je ne sois pas habitué à des soirées super sympas, mais celle ci prenait une tournure toute spéciale, où tous les sujets de conversations m'incluaient ou tournaient autour de moi, avec une volonté forte de me faire me prononcer, ou de recentrer le débat sur ma petite personne :
- Et toi, c'est quel pays que tu as préféré ?
- Resto/Ciné ou Ciné/Resto ?
- Tu pars où pour tes prochaines vacances ?
- J'adore cette musique, c'est super sensuel, tu me fais danser ?
- T'as pris des cours de Rock ?
- On sort entre copines vendredi soir prochain, t'es le bienvenu.

... Et des question moins bateau, plus intime aussi ...

J'ai mis quelques dizaines de minutes à comprendre qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond, mais sans me douter de rien. Tout juste un étonnement certain face à une hospitalité vraiment forte.

Le soir, deux personnes se disputaient pour me raccompagner. J'ai encore trouvé ça un peu trop. Mais bon, peut être que ce groupe d'amis en faisaient toujours beaucoup sur les nouveaux entrants dans le cercle.

Le soir, je me suis quand même demandé si tout ceci n'était pas une farce, une sorte de cérémonial à la manière du crime de l'orient express, où tout le monde est complice sauf le didon de la farce. Quelques années plus tard est sorti le film "le diner de cons", et je me suis senti "con". Quelques instants d'incertitude quand même, mais pas trop, je ne suis pas si décalé pour être de ces animaux exotiques qu'on regarde sous tous les angles, je suis plutôt un animal assez classique.

La lumière est venu il y a quelques mois quand j'ai rencontré le maître de cérémonie dans un contexte professionnel, seul sans son homme. Ce soir là était un dîner organisé, un dîner arrangé.

J'ai toujours cru que c'était d'un autre temps, ou réservé à ceux qui sont coincés dans un autre temps, comme le temps des rallyes. Mais ce soir là était un dîner arrangé à double détente, j'ai été la proie, la cible de deux prétendants, une femme et un homme, et qu'un couple bi quinqua m'aurait aussi volontiers pris comme jeune amant candauliste. Je suis tombé sur le cul sur le principe du dîner arrangé, sur le fait qu'on puisse organiser ce dîner pour me faire tomber dans des filets, que l'on tente de me séduire, qu'on me trouve séduisant coté hétéro et coté homo.

Encore aujourd'hui, je me remémore ces instants comme doux et aigre d'homme objet, jeune et con, candide et innocent, doux tellement j'aime être sur la corde de la séduction, mais aigre parce que j'aime être du coté de l'archet qui impulse le mouvement, c'est à dire celui qui sait et qui impulse, et moins celui qui est ... surpris.

11 commentaires:

  1. @Georges :

    Certes, c'est flatteur, mais ma nature aime peu être manipulée ... aigre doux, doux et aigre.

    Ed

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  2. LOL !!! Mais la question qui reste sans réponse : à qui as tu succombé ?

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  3. @Les filles pensent que :

    Ben non, j'ai tout d'abord était d'une candeur sans nom. Ensuite, je n'avais pas si faim que ça pour croquer dans la première pomme qui me serait tendue ... Si j'avais compris qu'on me tendait un panier de pommes.

    Ed

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  4. Un homme objet ? j'ai eu cette sensation une fois à l'occasion d'une visite au salon du mariage avec ma future (et aujourd'hui ex-) épouse. Vous y rentrez à deux, amoureux et vous tenant la main et vous vous rendez compte qu'en tant qu'homme vous n'existez pas : c'est à elle que l'on propose l'animation, la robe, la bague, les petits plats et les boissons, voire le bus à impériale ou la montgolfière (si,si) qui agrémenteront "la plus belle journée de votre vie, Mademoiselle". A vous, pauvre mâle réduit au rôle de faire-valoir, il vous reste à grommeler un "m'oui" ou "g'non" de temps en temps et à passer...à la caisse évidemment.
    Expérience intéressante mais qui me convient peu. Je préfère de loin être un acteur du jeu (ou au moins en avoir l'impression) qu'en être l'enjeu. Que voulez-vous ? on ne se refait pas.

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  5. @Tristan_de_S :

    N'est ce pas plutôt l'homme portefeuille que vous décrivez ? En écho au fantasme de la princesse, le rôle de faire valoir est en effet un rôle de chevalier moderne qui protège la belle, anticipe ses désirs, déroule le tapis rouge ... et récolte le "repos du guerrier" une fois le nuit tombée.

    Ed

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  6. Certes, l'homme portefeuille mais aussi le mâle réifié. Vous êtes transparent, vous n'existez pas plus qu'une potiche ou un portemanteau. Par contre me retrouver l'enjeu d'une lutte entre belles ne m'est jamais échu.
    Et à présent, il est trop tard.

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  7. Je trouve curieux ce récit. Lecteur plus ou moins régulier, j'en ai vu passer plein d'autres dans le sens opposé. Monter une scène, amener l'autre à entrer dans le jeu. Ce sont des choses que vous savez bien faire. Et je ne porte aucun jugement là dessus.

    Ce qui m'intrigue c'est le côté de la non-réciprocité de la chose. Faire cela pour les autres, ok. Qu'on le fasse pour moi ça fait bizarre. Je comprends que c'est pas du tout la même chose de vivre cela d'un côté ou de l'autre. Mais je pense que pour bien faire une part, il faut aussi bien connaître l'autre. C'est à dire savoir jouer dans les deux camps, sans qu'il y ai rien d'anormal à en préférer un. L'important étant de connaître assez bien l'autre et pouvoir se servir de cette expérience pour améliorer le tout.

    C'est pas très clairement exprimé mais j'espère que vous comprendrez le fond de ma pensée.

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  8. @Anonyme :

    En effet, je n'ai pas compris "tout" le fond de votre pensée.

    - Sur le style ... en effet, j'ai plusieurs facettes. Certaines fois des envolées lyriques, certaines fois sur une analyse comparée des comportement deux sexe sur un sujet, certaines fois pour conter une histoire qui m'est arrivée. Dans tous les cas, c'est subjectif et ne prétend à rien d'autre que de conter mon point de vue subjectif. Souvent, j'ai moins de temps que ce que j'aimerais.

    - Sur l'histoire du dîner arrangé, je suis en effet resté estomaqué lorsque j'ai compris des années plus tard, je trouve ça d'un autre siècle ... Mais les hôtes me connaissaient suffisamment pour que ces histoires soit "possible" ... sauf me faire draguer, sauf une histoire homo (je suis définitivement hétéro), sauf un trio candauliste (quoique) ...

    Merci pour vos visites
    Ed

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  9. comme ce blog est pathétique !

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  10. @Anonyme :

    Je vous laisse donc retourner à votre vie flamboyante, que j'imagine mal être jalonnée de la lecture de blogs pathétiques le samedi soir.

    Ed

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