jeudi 24 juin 2010

Je rêve d'une double pénétration, mais ... (1/3)

Je rêve d'une double pénétration, mais il me faudra une longue préparation anale.

Cette position rare et acrobatique il y a 20 ans encore, fait maintenant partie des "fantasmes" où l'expérience est essentielle pour que cela se passe bien.

De manière assez ambiguë, énormément de femmes mettent en relief leur désir d'un trio (voir ici) par un désir de ressentir le plaisir en stéréo.

Ce fantasme est probablement celui qui a le plus de décalage entre la verbalisation et le passage à l'acte :
- Le trio en lui même est une sacrée marche à franchir pour un couple, même illégitime. Trouver un troisième ? Un ami ? Un inconnu ? Un club ?
- La sodomie reste un acte de don de soi, où la tendresse et la confiance en l'amant sont les conditions nécessaire au plaisir féminin.

Donc, cumuler ces deux franchissements de frontière à la fois peut s'avérer difficile, d'autant que pendant l'acte, de nouvelles difficultés peuvent survenir :
- Les deux amants sont hétéros, mais amenés à se "toucher" un minimum ... Si l'un des deux ne se sent pas à l'aise et se replie comme une anémone de mer, la simultanéité sera difficile à atteindre.
- Sentir la pénétration dans ses entrailles en recto verso, avant de devenir un feu d'artifice de plaisir, c'est un exercice de positions, de cambrure des reins, de lubrification et surtout de relaxation.



Je vais vous conter l'histoire de cette amante, qui rêvait toutes les nuits de cette "position de rêve" selon ses mots, et qui m'a choisi comme amant singulier pour l'accompagner dans la réalisation de ce qui lui tordait le ventre et l'empêchait de dormir.

- Pourquoi pas avec son conjoint ?
Parce qu'avec son conjoint, la sexualité et l'amour étaient mélangés, et que si elle formulait des fantasmes tels que le trio, elle avait peur de sa réaction. Trop d'enjeu, trop de danger de faire écrouler un édifice si merveilleux en duo sous la couette et si féerique pour les facettes couple et famille.

- Pourquoi pas avec deux amis ?
Difficile de savoir ce qui va se passer dans le futur. Comment s'assurer que ces amis, avec qui le coté sombre de la lumière aurait été abordés, soient blancs et purs dans le temps, au point de ne jamais rien révéler ? N'y aurait il pas un prix à payer, comme l'impossibilité de stopper la relation charnelle, et de continuer à se voir sans malaise ?

- Pourquoi pas seule en club avec deux inconnus ?
Les femmes, et elle en particulier, ont peur des hommes qui avance la queue dans la main, tel le chevalier noir qui porte l'estocade avec sa lance. Ce coté viril rime avec violence, coup au but unique et hâte bien trop sportive. Elle rêvait plus de libertinage lascif et suave. Le club, c'est aussi extrêmement difficile pour une femme pour la facette exhibition, et perçu comme un repère de sexe hardcore à la chaine.

- Pourquoi alors avec un amant plus un inconnu ?
D'abord prendre un amant. Etablir des relations charnelles de confiance avec lui en duo. Puis, avec lui, guidé par lui, avancer vers le trio et ce fantasme tant désiré de la double pénétration.


- Mais, très chère, aimez vous avant tout l'amour à l'envers ?
- Oui, mais pas avec mon mari. En fait, ça fait de longues années que mon anus est resté vierge.
- Parce qu'il est maladroit ou parce que vous n'y prenez pas de plaisir du tout ?
- Simplement parce que nous n'avons pas de jeux érotiques.
- Donc, je suppose que vous n'avez pas de sextoy dans votre sac à main ?
- Non, je ne saurais qu'en faire. Déjà, quand je me masturbe avec mes doigts, il me faut un dose de concentration, donc un objet froid et mécanique, non merci.
- Vos dernières expériences à l'envers ?
- Les métaphores sont sympathiques. Dans mon passé lointain, quand mon mec me sodomisait, j'avais besoin de beaucoup de lubrifiant, donc pour une double, je pense qu'il me faudra une longue préparation anale.
- Préparation : vous pensez à une montée graduelle en puissance ?
- Oui, vous voulez incarner mon fantasme : le voilà : je veux jouir de sentir deux hommes dans mes entrailles. Quand je fais l'amour, je sens l'envie d'être remplie par devant et derrière. Et pour y arriver, j'ai besoin de retrouver des sensations.

Nous avons donc passé quelques après midi fripons, tendres et érotiques, torrides et langoureux, à s'endormir fourbus de nos ébats. Elle n'a pas joui tout de suite de nos chevauchées tellement elle était tendue. Ses orgasmes ne venaient que du bout de ma langue.

Puis, après une demi douzaine de tentatives, elle s'est ouverte comme une fleur, et a commencé à vraiment sentir le vertige du bout de ma tige, quand nous nous mélangions intimement. Ces déséquilibres des sens devenaient siens progressivement, au fur et à mesure que la confiance s'installait. Quelques loupés parfois. Quelques scénarisations tombées à plat (sous un porche, dans un champ de blé).

C'est quand elle a commencé à vraiment se laisser offrir un délice profond en se laissant posséder qu'elle a réclamé un sextoy, pour se sentir enfin doublement remplie. Le fantasme de la double pénétration a donc commencé avec un complice avec qui je m'entendais assez bien, infatigable sans pour autant faire des prouesses, est assez obéissant puisque je pouvais le faire entrer dans la danse ou lui faire prendre du recul à l'envi ... un clone de moi en latex doux et ferme à la fois, avec des piles neuves (good vibrations pour nous deux).

Voilà les premières marches franchies : trouver un amant qui n'était pas son mari, retrouver le chemin de la jouissance vaginale, redécouvrir l'amour entre les fesses ... restait à chercher un troisième homme, qui viendrait avec son charme, sa mâle-attitude, son odeur d'homme et sa chaleur qui manquaient tant au sextoy.

La quette fut longue et harassante. Une annonce sur un site fripon sous une forme choisie et différenciante, ressemblant à ceci :

Soufre et mercure sont à la recherche de leur sel :
"Alchimistes de l'ombre cherchent la quintessence
En unissant leur alliance instable et éphémère
Avec un sel initié aux amalgames triangulaires"

Et une autre moins codée :

"La reine en visite diurne dans le pays des délices,
souhaiterait adjoindre à son amant souverain,
un second distingué, habile et puissant suzerain,
pour jouir de cette triple alliance dans ses deux calices."

Avec des annonces en termes plus que choisis, on s'attend à quelques retours raffinés, quelques phrases, voire quelques lignes. Quelle ne fût pas ma surprise. au moins 500 messages par jour, des réponses les plus graveleuses, des gros plan par tonnes, et à peine 1 à 2 réponses de "passables" par millier. Au bout de deux semaines de conversations avec quelques prétendants, j'ai tenté d'obtenir l'avis ou au moins le consensus avec la belle :

- J'aimerai vraiment que ce soit à la hauteur de mes espoirs.
- Je ne les connais pas intimement.
- Comment savoir lequel serait mieux qu'un amant + un sextoy.
- Je suis l'amant ou le sextoy ?
- Disons que j'ai essayé le sextoy tout seul. Vous le surpassez de la tête et des épaules.
- De la queue, on se vaut ?
- Il est plus disponible que vous.
- Vous y prenez goût. Si vous vous habituez à chaque chose que je guide dans votre bas ventre, vous aurez bientôt deux amants.
- Chiche ?
- Non ... vous ne connaîtrez rien de lui.
- Jaloux ?
- Que vous l'envisagiez, oui.
- Vous êtes puéril parfois, allez me quérir ce seigneur là, et festoyons vendredi en 8.

[... A suivre ...]

jeudi 17 juin 2010

Etes vous un bon coup ? (le bon coup raconté par les femmes)

Comment les femmes voient elles les bons coups. Comment les racontent elles ? Quels sont leurs critères. Comment les détectent elles ... avant ?

Ce qu'il faut savoir avant tout, c'est que l'orgasme, ce vertige infime proche de l'évanouissement, est loin d'être automatique chez le femme :
- 25% n'ont jamais eu d'orgasme ;
- 60% n'ont pas d'orgasme lors de la première rencontre.

Moi même, qui cultive cette offrande de plaisir avec un soupçon de pugnacité dans un océan de tendresse, j'ai affronté des coffres forts dont je n'ai pas trouvé la clef tout de suite.


Mais alors, comment savoir si vous êtes un bon coup ?
- Elle vous appelle, vous rappelle rapidement (oui, les filles rappellent et les hommes aussi ... ).
- Elle vous regarde souvent, avec concupiscence, regard mi fripon, mi torride.
- Elle s'attarde sur votre corps (mains, dos, fesses, yeux, ...), du bout des doigts, à faire durer, à offrir du temps au temps lors des préliminaires d'une tendresse infinie.
- Elle se love contre vous après, glisse ses mains contre vous, prends vos mains pour les glisser contre elle ... très intimes caresses, prémices préliminaires de la prochaine symphonie des sens.
- Vous sentez, ou mieux, elle vous dit, combien l'impact charnel est fort.
- Elle prend son pied dans son lit, en missionnaire ... pas besoin de défis sportifs qui sont autant de vertiges artificiels qui ne remplacent pas un bon doigté ou coup de rein.
-Elle est au naturel, ses envies sont là et vos envies se mettent en musique ensemble.
-Elle ne sort jamais de phrases toutes faites, mais vit vos ébats singuliers ... il y a même des mots qui ne vous appartiennent qu'à vous deux.
- Elle en veut encore et encore. Vos ébats durent trois à quatre heures. Ses orgasmes sont autant de témoins de son désir et de vos capacités à l'accompagner dans son plaisir.



A contrario, vous deviez retravailler votre coup de rein si :
- Elle ne rappelle pas, et condescend à vous offrir son corps que parce que vous la harcelez au téléphone et que vous réchauffez bien la couette et ses pieds tout froid.
- L'amour, c'est dans le noir complet. Elle ne veut pas se dévoiler à vous et ne cherche pas à vous voir non plus.
- L'amour, c'est vite fait bien fait. Le temps d'une mi temps ou d'un bolino au micro ondes. Pas de préliminaires au presques, de toutes façons, ça ne lui fait rien quand vous la touchez. Le coté mécanique des caresses et des mordillement la laisse complètement froide.
- Il y a toujours plus d'artifices. D'ailleurs, sans le vibro, la lingerie toujours plus XXX, le triolisme ou le film porno pour s'émoustiller, elle n'arrive plus à jouir.
- Une fois votre coït, elle allume une cigarette, va prendre une douche et s'endort (si c'est la nuit) ou se rhabille (si le soleil est encore de la partie).


Et maintenant, comment les femmes regardent des hommes, et se font une idée sur leur performances charnelles :
- Les mains : de belles mains ont souvent un impact majeur sur les femmes.
- L'assurance : un homme qui inspire la sérénité dans un monde d'action, qui a de l'assurance, ça fait vibrer au féminin torride.
- Les mots : des mots choisis, alignés en phrases bien chaloupées, c'est souvent une bonne manière de trouver un bon amant.
- Les mots sexuels : il parle de sexe sans détours, jamais vulgaire ni serial mateur de porno. Point G, préservatif, pilule du lendemain, petite cuillère, cycle lunaire sont dans le langage courant de ce martien qui connaît Vénus. Savoir parler de ses expériences en mots précis, choisis, abordés métaphoriquement ou cru selon, c'est assurément un amant qui saura avoir le même phrasé sous la couette.
- Il connait le monde high tech, mais ce n'est pas un geek/nerd. Il aime avant tout les gens, la bonne bouffe, le soleil et les voyages. Un bon vivant, c'est un bon vivant tout le temps, et donc un bon amant qui fera rire et sourire.
- Les bons danseurs : Regardez un bon danseur de tango ou de salsa. Maintenant, regardez et écoutez les filles qui le regardent. Si vous ne savez pas danser, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Vous y gagnerez en maîtrise de votre corps ... et en rencontres.

vendredi 11 juin 2010

Quand le fantasme du trio part en vrille

J'ai offert un amant (scénario du trio) à mes amantes les plus demandeuses ou les plus ouvertes à ce fantasme.

Si dans la majorité des cas, l'ambiance peut se prêter à quelques heures magiques pour la belle, il y a eu malheureusement quelques indélicats, frêles ou cas très particuliers ...

1) Les indélicats :
Généralement pique assiette, ils avancent la queue dans la main. Ils se servent sans offrir, se font caresser sans jouer de leurs mains, enfournent et ramonent sans embrasser ou lécher. Une fois leur mission remplie (éjaculer bruyamment), il lâchent un "t'as aimé, chérie", ou se lèvent pour aller aux toilettes, ignorant le duo d'amants qui l'avait invité, la belle et son plaisir qu'elle rêvait de conjuguer au masculin pluriel.

2) Les frêles / fantasmeurs :
C'est une vaste catégorie. Ils sont hauts en couleur dans le virtuel, mais dans le réel, rien à voir. Les fantasmeurs ne passent jamais au réels. Ils se complaisent dans l'épistolaire, mais n'arrivent jamais à franchir le pas. Et quand vous les coincez dans un planning adapté à toutes les excuses qu'ils produisent, il y a une panne de métro ou un grand mère qui meurt ...

3) Les frêles / bande-mou :

Dans le même ordre, les jeunes sont frêles et souvent impressionnés. Leur petit organe n'obéit pas comme devant une vidéo porno. La réalisation d'un fantasme, c'est pas comme avec une femme qu'ont connaît sur le bout des ... doigts. Nouvelles courbes, scénarisation, deux coqs dans la basse cour. Tout est propice à vivre sereinement ce moment unique à trois. Champagne, dentelle, belle femme très torride et sans tabou. Mais voilà, le jeune frêle se prend les pieds dans le tapis comme dans un dessin animé : il n'arrive pas en délacer ses chaussures, il tombe du lit en faisant choir la table de chevet, il est obligé de retourner à l'autre bout de la pièce en pleins ébats pour aller chercher un préservatif dans sa veste, quand il enfile le latex, sa queue perd de sa vigueur et ne retrouve jamais sa forme ... et il repart en se confondant en excuses, la queue entre les jambes ...

4) Les cas particuliers :
Le fantasme du trio, c'est le fantasme le plus couru chez les hommes. Même en prenant des précautions, on tombe de temps en temps sur des cas très ... spéciaux :
- Celui qui vient avec des accessoires : menottes ou escarpins pour la dame (ça c'est encore un peu rigolo pour cumuler les fantasmes), préservatifs aux goûts variés (très égocentrique), voire cravache et selle pour tenter de chevaucher la belle (il a dû fantasmer longtemps au fond de son lit pour imaginer convertir un trio en chevauchée).
- Celui qui veut mettre son ambiance. Il arrive avec son iPod ou une bougie, et pense avoir tout rendu plus torride avec son maigre accessoire ;
- Celui qui vient avec appareil photo (souvenirs pour ses potes de bar).

Voilà quelques cas (certains cumulent) de troisièmes hommes qui font partir le scénario du trio en vrille. Certains ne passent même pas la porte (avec leur selle de cheval), certain pensaient avoir une pine de cheval alors qu'ils sont plus de la trempe d'un jockey que d'un étalon.

Un trio, c'est un cadeau. Et le cadeau (ici un troisième homme), doit se comporter en cadeau et procurer du plaisir pour que la belle vive son fantasme ... pour la belle dont c'est la fête des sens

mardi 1 juin 2010

J'aime quand tu jouis au fond de moi

Mon cher amant,

Ma vie sexuelle n'a pas toujours été faite d'étincelles au sens que tu aimes. Ni étincelles, ni brasiers, ni même un feu de paille ...

Mon éducation a fait de moi la parfaite femme au foyer qu'on espérait. Même si ma maturité sexuelle était entre 68 et le sida, je n'ai jamais vraiment été "libérée". Le poids de la famille. Pas d'ouverture d'esprit. Pas de confidences entre copines. De piètres amants. Puis un mari qui a fait de moi la mère de ses enfants. Qui sait ? Quand je regarde en arrière, je suis fière de ma famille et de mes enfants, mais assez peu de ce que je me suis offert, et de comment j'ai pu offrir du plaisir en retour.

Mes ébats se résumaient à être à la disposition de mon époux. Il me prenait sans préliminaires, sans glamour, sans ménagement. En silence. Quelques râles et gouttes de sueur, Un long râle et gouttes de sperme. J'ai rendu au fil des années ce geste automatique. Je pouvais sentir quand il voulait. Ces soirs là, je me préparais différemment pour aller au lit. Et quand il avait "fini", je me levais tout aussi automatiquement pour passer au toilettes puis à la douche. Et quand je revenais me coucher, il dormais. Je crois d'ailleurs que j'ai au fur et à mesure des années ajusté le temps dans la salle de bain pour rejoindre le lit après son endormissement.

J'ai bien lu la presse féminine, les émissions de confidences entre filles qui sont devenues plus courantes avec le temps. Je me disais pour me rassurer peut être que j'avais une famille et un bonheur stable et sans heurts. Je restais convaincue aussi que beaucoup surjouaient. Ces orgasmes à s'évanouir, ces envie de chair, cette culture de la séduction, ... je me l'imaginais comme irréelle autant qu'un péplum pouvait surjouer ce qui s'était réellement passé à Troie et Alexandrie. Et surtout, quand j'imaginais toutes ces filles raconter leurs pulsions et vibrations, j'imaginais automatiquement les pleurs et moments de solitude qu'elles oubliaient de raconter quand elles étaient confrontée à la vraie vie.

La déchirure a eu lieu quand il m'a trompée. J'ai senti le sol se dérober et mon univers basculer. J'étais sonnée, hagarde, à marcher dans un univers où tout ce qui me semblait solide sonnait faux et creux. Comment avait il pu, tant de temps, être comme ça avec moi, et différent au fond de lui même, vivre ses envies sans moi. Comment avait il pu faire l'amour à d'autres, comment avait il pu leur prononcer des mots de désir, d'amour ? Je me sentais nulle, dévalorisée. Plus de goût à rien. La maisonnée ne me donnait plus cette sensation de nid rassurant, mais plus comme le reflet d'une candeur brisée, et reflet de toutes les trahisons de l'homme que j'aimais, que j'avais aimé.

Au bout de quelques mois, je me suis rendu compte que je ne l'aimais plus, ou que je ne l'aimais pas. J'ai donc entamé une procédure de divorce. J'ai fait ma valise et je suis partie chez une amie. Cette amie avait une vie contraire de la mienne. Elle avait vécu avec des hommes plein d'imperfections majeures, sur qui elle avait appris à ne pas compter, des bad boys, des faibles, un homme marié ... Elle avait finalement fait un bébé et s'était rapidement trouvée à l'élever toute seule. Mais quand elle m'a raconté ses souvenirs, comment l'amour, imaginé, vécu dans les yeux de l'autre, à fleur de peau en frissons, combien ça coupait la respiration et empêchait de dormir ... alors, j'ai compris définitivement que je n'avais jamais aimé. Je voulais ma part. Vibrer. Ne plus arriver à respirer ...

Je me suis donc inscrite ... elle m'a inscrite à ce site de rencontre. Une soirée de fous rires comme j'en avais besoin. J'avais l'impression d'être un produit. La taille, les cheveux, les yeux ... assez peu d'enjeu. Le poids commençait à devenir intime. Puis l'age. J'ai menti un peu, j'ai utilisé les "ne veut pas le dire" aussi. Puis la description. Je crois qu'on l'a recommencée 3 ou 4 fois. La première était fade. J'ai regardé la description d'autres femmes, et elle me semblaient aussi fade que la mienne. La seconde était trop inspirée par mon amie. On la voyait elle et plus moi à travers ces quelques lignes. Cyrano, sort de là. C'est après que j'ai su ce que je voulais dire, sans me plaindre de mon passé, et ce que j'attendais sans exiger d'un "amant". Le mot est lâché ... J'ai clamé à la terre entière que j'étais libre, et que je cherchais, que j'espérais un amant.

Le lendemain, ma boite de réception était pleine de centaines de messages. Il m'a fallut en supprimer plein sans vraiment les lire, tellement les prétendants étaient jeunes, ou vieux, ou loin, ou cru et vulgaires comme si on étaient intimes depuis des années. J'ai donc ajusté encore en posant quelques exigences. Je souhaitais être courtisée et non sautée. Lit, crac-crac, douche, dodo ... ca a été mon quotidien pendant trop longtemps. Au fur et à mesure, les messages venaient en torrent plus maîtrisés. De quelques centaines à une centaine, puis une dizaine par jour.

J'ai rencontré quelques hommes. Ceux qui savaient passer à l'acte. Car j'ai appris tellement de chose à ce moment là de ma vie. Il y a tant d'homme qui virtuellement ressemblent au prince charmant, qu'on peut vite se croire princesse. Mais peu de prince savent se montrer au grand jour. Les fabulateurs, les hommes mariés ... je demandais juste un numéro de téléphone fixe et un rendez vous vers 19h pour "trier". Puis, parmi ceux qui montraient le bout de leur nez, il y avait plus de crapauds de de princes. Des ptis, des gros, des rustres, des beaufs ... certaines semaines, j'en ai rencontré des gratinés, on se serait cru dans une caméra cachée. Certains étaient juste normaux, mais tellement normaux qu'il n'avaient rien à raconter, ni aucun magnétisme. J'ai passé une soirée, puis une nuit avec une douzaine d'entre eux. La moitié était décevante, l'autre n'a jamais rappelé, j'avais dû être décevante moi même. Tant d'espoirs. Peu de bonnes vibrations.

Puis, tu es arrivé dans ce tourbillon. J'aurais pu ne pas te porter d'attention. Ta fiche était décalée, tu étais marié, mais tes mots m'ont intriguée. Quelques échanges ont confirmé que tu ne cherchais pas à vider tes bourses le soir même, et je me suis laissée bercer par nos échanges. Des fois, je me suis même demandé si tu souhaitais vraiment autre chose que des mots, des échanges de mots. Des fois longs, des fois plus espacés, mais toujours assez intimes, voire coquins. Tu semblais avoir vécu tant de vies que je ne comprenais pas pourquoi tu m'accordais du temps. Mais je me laissais apprivoiser, petit prince. Un rien fripon. Un rien mentor. Un rien miroir.

C'est en te lisant que j'ai eu envie de me rendre séduisante. Je suis allée enrichir ma lingerie, passer chez l'esthéticienne pour découvrir les douleurs de l'épilation, torture pour qui comme moi avait relégué le ticket de métro dans la panoplie du strip tease depuis toujours. Mais tu es resté longtemps insaisissable. Tous les hommes cherchent une rencontre, et tu n'abordais jamais le sujet, au point que je me suis mise à devenir moins timide et à te demander de franchir le pas. Nous avons alors longuement discuté de ces fantasmes que j'avais à peine effleuré 20 années durant, et que tu faisais remonter à fleur de peau.

Je t'ai fais l'amour en songes un million de fois. Avec mes doigts, avec mon téléphone des fois. J'ai exploré l'intérieur de mon antre et me suis retrouvée adolescente. Mon amie avait vu que je m'étais "équipée" d'un vibromasseur, mais j'avais du mal à en parler avec elle, culpabilité, honte peut être. Avec toi, l'anonymat aidait à la confidence sans retenue. J'ai toujours cru que notre relation serait sans fin, mais je savais que si un jour j'en disais trop, il suffisait de ne plus se parler, se voir, pour ne pas avoir à vivre avec une culpabilité mal embouchée.

Mais tu m'as vite mise en confiance, et tu as ouvert la porte de mon jardin secret. Où plutôt, tu m'as fait ouvrir la porte de mon jardin secret. Comme tu continuais à être insaisissable, et que ce jardin virtuel me laissait tant d'envie d'y poser le pied à deux, j'ai eu la faiblesse de croire que tel Cyrano, un autre amant pourrait être ton faux nez. un, que dis-je ... plusieurs. Aussi, après quelques semaines à me demander s'il y avait un sens à nos échanges, j'ai reposté une nouvelle annonce plus directe sous un autre pseudo. Tu ne t'es pas laissé draguer par cet autre moi. Mais j'ai eu le bonheur de trouver de belles rencontres, de belles bulles d'oxygène. Certains étaient brut de décoffrage ... en un seul morceau dont on peut embrasser l'envergure d'un seul coup d'oeil. Un pompier, un responsable de salle de gym, un commercial sans autre attache que sa pension alimentaire ... Tant d'hommes auxquels je ne me seraient pas ouverte quelques semaines plus tôt. Ou plutôt, auxquels j'aurais ouvert les cuisses, mais avec qui je ne me serais pas autorisée à ronronner comme une chatte dans les rayons de soleils du printemps.

Puis un jour, tu devais être prêt probablement, tu es devenu disponible. La pression que je t'avais mise pour te rencontrer avait glisser sur toi comme une goutte d'eau sur une toile cirée. Là, tu décidais. J'avais envie de te laisser faire. Notre première rencontre, nous l'avions scénarisée, revisitée, écrite au moins cent fois. J'ai donc fait comme prévu. La semaine qui a précédé, j'ai craqué pour un bustier qui me mettais en valeur, et un chemisier qui permettais à mes courbes de faire tourner le regard aux hommes. En bas, j'ai opté pour un boxer, le string, c'était encore un peu trop pour moi. Je suis allée de nouveau chez l'esthéticienne, et j'ai fait place nette à l'entrée du jardin. J'avais déjà débroussaillé, tel que tu avais suggéré, pour que j’apprenne à venir profiter de ce jardin avec mes mains, mais aussi pour que mes amants puissent aimer y venir aussi. Mais cette fois, ce doux gazon court et dru allait laisser place à une douce peau lisse et rose. Tu ne peux pas savoir combien s'est déroutant pour une femme de ma génération, de se trouver dans le plus simple appareil devant un miroir, et de se regarder être sans toison, telle les danseuses de peep show. L'époque à changé, j'étais déroutée par mon corps mature mais à l'apparence pré-pubère, sans plus aucun poil. C'est en enfilant lingerie, bas puis escarpin, que je me suis trouvée belle, aguicheuse et en confiance pour la première fois de ma vie. J'étais prête pour toi.

L'hôtel était calme. Dans ce quartier, prendre les clefs d'une chambre vers midi devait être peu courant. J'avais pris une valise alibi, car venir à l'hôtel avec juste un sac à main, c'était au dessus de mes forces. J'avais besoin d'une trousse de toilette tout au plus, mais finalement, avec une valise vide, je me suis vu la remplir comme pour un week end avec tenues pour la nuit, pour le jour, maquillage, sèche cheveux ... Quand je suis rentré dans la chambre, je me suis dit que c'était une première, de prendre une chambre d'hôtel dans ma ville, à quelques centaines de mètres de quartiers si familiers. La chambre était sobre. J'ai tiré le tentures, ajusté le chauffage, puis je me suis fait couler un bain. J'avais un peu de temps devant moi, alors, j'ai pris soin de moi, comme une courtisane, comme une catin, comme une femme qui va baiser. J'avais préparé mon corps la semaine précédente, le jour d'avant ... épilation, peeling, masques ... Mais il reste toujours quelque chose à "ajuster" pour se sentir moins moche, moins vieille. J'avais tellement peur de te décevoir. Un grand bain d'eau chaude. Plusieurs fois pendant ce bain, j'ai cru que l'appréhension allait prendre le dessus et que j'allais tout plaquer et fuir, ne plus répondre à tes messages et ignorer jusqu'au souvenir de cette aventure. Parce que j'étais en territoire inconnu. J'avais mis le pied au delà de la clairière, et pas qu'un, une dizaine de pas, une centaine de pas. J'étais loin de tous mes repères, et tu pouvais surgir à tout moment. Enfin, non, car tu es un gentleman ... enfin, je crois.

Quittant la salle de bain au mieux de ma forme, et pour ainsi dire sur un petit nuage, j'ai laissé tomber le peignoir à mes pieds pour me retrouver nue, et glisser ma peau encore chaude dans de la lingerie friponne. Chaque jour, j'enfile ma culotte en gardant le peignoir, et je glisse mon soutif face mur pour éviter d'éventuels regards, on ne sait pourquoi dans une salle de bain fermée. Non, ce jour, j'ai laissé tomber mon peignoir à mes pieds. J'étais droite, nue, et je voyais mes seins tendus de désir. J'ai redressé mon dos pour les faire pointer. De trois quart comme pour poser. Je me suis sentie belle. La dentelle est venue voluptueusement souligner ce corps que je découvrais sous un nouvel angle. Etait-ce bien moi ? Bas, escarpins ... Je me surprenais ... à rester dans cette tenue quelques longues minutes. Puis, j'ai enfilé ma jupe et mon chemisier. Un bouton de moins que d'habitude. Retour dans la salle de bain pour un rapide maquillage. Dernier regard avant d'éteindre les lumières ... J'ai rejoint le lit, et mon téléphone ... et je t'ai smssé le numéro de la chambre ...

Tout s'est passé comme dans un rêve. Toutes mes peurs et appréhensions se sont cristallisées au moment où tu as poussé la porte laissée entrebaillée. Tes pas dans le noir. Les frôlements. Le son de ta voix. La prudence de tes mots. Tu es venu à coté de moi et nous nous sommes tus. Peut être que nous avions tout dit lors de nos échanges épistolaires. Peut être que ton magnétisme me paralysait. Le silence m'enveloppait. Même dans la pénombre, nous étions les yeux dans les yeux. Je sentais ton parfum, j'entendais ta respiration, lente, mais présente. Moi, je paniquais à l'intérieur. Ici, seule avec un inconnu dans une chambre d'hôtel. Ici, avec toi. Je voulais parler, hurler, m'enfuir, mais finalement, rien ne sortait. Mes mains ne bougeaient pas, ma respiration était saccadée et je ne pouvais pas bouger.

Tu as pris l'initiative en premier, comment en aurait il pu être autrement. Comme dans nos rêves éveillés et écrits cent fois, tu as posé ton pouce sur mes lèvres, et chair contre chair, pulpe contre pulpe, nous nous sommes touchés pour la première fois. Impact ! J'ai cru défaillir. Mon coeur devait être en vitesse essorage. Ma respiration tombait sur ta main, et je sentais l'air chaud me revenir en écho sur lèvres et joues. Je me sentais bien, comme une extrème sensorialité. Je sentais ton pouce prendre possession de mes lèvres sans protocole, chacune des nervures. Ma respiration s'est calmée, et le désir a remplacé peu à peu la peur. Je savais depuis nos premiers mots, mais là, je savais vraiment, que tu allais me ravager.

De longues minutes, tes mains ont pris possession de mes lèvres, mes joues, mon cou, sans que tu ne t'avances plus, sans que tu changes ton visage au sourire énigmatique. J'essayais de suivre tes mains du regard, tes yeux aussi, ton sourire sans l'oublier ... Ton sourire s'est ouvert, ton visage s'est détendu, tes yeux se sont ouvert, le tout au ralenti ... M'avais tu jaugée ? J'étais à ton goût alors ? En tout cas, tu m'avais capturée, j'étais comme prisonnière de ton filet magnétique, et je n'ai puis que laisser venir sur mes lèvres ton premier baiser. Un baiser magique. Non pas que je n'ai pas été embrassée, galochée, ou que je n'avais tourné 7 fois ma langue dans la bouche du voisin. Mais ce baiser avait tellement de sens qu'il était unique.

Les boutons de mon chemisier ont sauté un à un, et tes mains jouaient déjà sur mes épaules quand j'ai osé avancer la mienne. J'étais donc en train de faire mon premier pas timide, quand mon chemisier a glissé et m'a ligotée au niveau des coudes. Traître ! Et toi, tout fier de mes élans stoppés, tu as saisi ma main qui ne pouvais pas aller plus loin, entre tes lèvres, entre tes dents ... à me lécher les doigts, à te régaler de la situation, captive dans ma tête, captive dans mon corps. Et finalement cette situation de captive m'allait bien. J'étais devant toi, assise sur le lit, le torse à demi nu, et tu me parcourais tes mains, des yeux, des lèvres et de la langue, telle une princesse qui concentre en une nuit les préliminaires de mille et un songes.

Je me suis laisser tomber sur le lit, je ne sais plus sous quelle impulsion. Tes mains glissaient sur mes épaules, mon cou, mes lèvres, accompagnées, précédées ou suivies de tes lèvres. Tu me couvrais littéralement de baisers, de bisous, et l'envie de mordre ou mordiller ne devait pas être loin tellement je sentais cette puissance contenue. Je me plaisais à être ta proie, et toujours enlacée dans ce chemisier je ne savais pas faire mieux que me laisser faire. C'est quand ta langue est passée sur mon nombril, ou quand tes doigts ont glissé sous la dentelle je crois, que j'ai poussé mon premier soupir incontrôlable de plaisir. Mon bas ventre s'est rappelé à moi. Hurlant, brûlant. Le désir cédait une partie de sa place au plaisir. En petits frissons, puis en moiteurs et torpeurs. Sous ma jupe, j'étais rivière. J'avais envie de te sentir en moi ... mais toi, tu jouais encore avec mon nombril.

Je t'ai dit "viens" ... et tu n'es pas venu. J'ai réclamé alors avec ma voix la plus suave possible ... "viennnns" ...

Tu as retroussé ma jupe, enfin. A genoux entre mes jambes, j'ai senti ton souffle sur mes cuisses. Des caresses le long des mollets, l'intérieur des genoux, sous la cuisse. Je n'en pouvais plus d'attendre. Je sentais le feu prendre en moi. Puis, soudain, tu as posé la main sur mon minou. C'est la première fois que je sentais la dentelle à peau nue. Mon épilation encore toute récente, ta main pressait les moindres coutures et détails contre ma peau lisse, contre mon antre, dentelle à fleur de peau, antre qui te voulait. J'ai senti la chaleur de tes lèvres, la moiteur de tes respirations, puis ... ta langue.

Je ne sais plus comment, je me suis retrouvée avec ma lingerie sur les chevilles, mais je me souviens avec combien de délicatesse ta langue s'est glissée en moi. Chaque replis, chaque grain de moi se souvient de la pointe humide. Chaque recoin, chaque cm² revit l'impact avec ta langue. J'ai eu une longue et lente ascension orgasmique. Le feu, le frisson m'a pris. Rien, plus rien ne pouvait me retenir. J'ai agrippé les draps, basculé ma tête en arrière, cambré mon dos, ouvert mes sens encore plus fort. Je sentais ton parfum, j'entendais la rue et tes respirations, les yeux fermés, je te laissais me submerger par l'intérieur, et les sensations revenir en frissons. Ce fut un de ces orgasmes référence, avec lequel on étalonne les autres. Un long et lent, qu'on sent venir. Pas besoin de se forcer pour que le plaisir vienne, il a commencé dès que tu m'as léchée. Et c'est allé crescendo. Pas comme un pianiste débutant dont les mains ne s'éloignent jamais des touches, mais comme si tu me connaissais depuis toujours. Ta langue, le bout pointu et curieux, qui a su ouvrir mes lèvres. Puis tes mains, qui sans être brusques, ont glissé entre mes cuisses pour offrir ma vulve ouverte ... à ta langue, devenue plus active, pugnace dans les pressions et les "coups de langue". Enfin, les sucions, où mon corps était littéralement aspiré vers toi en ondes de plaisirs, ondes que tu repoussais fermement avec une certitude déconcertante tout au fond de mon puits avec pression, cognant en moi pour me désarçonner encore et encore, encore, donne moi de cette langue des émotions.

J'avais envie de toi en moi. Tu t'es débarrassé de tes vêtements, et moi des miens. Nous étions nus. Tu es venu me couvrir, nombril contre nombril, torse contre poitrine. De tout ton poids, tu m'as plaquée sur le lit, pris les poignets, et embrassée. J'ai été embrassée comme tu m'as fait la cour. Tes lèvres ont survolé mon visage, d'un bout à l'autre, d'un coin à l'autre. Tu cherchais mon parfum peut être. A quelques millimètres, je sentais le souffle chaud. Nos lèvres se sont effleurées, sans jamais se percuter. Mille baisers ébauchés. Mille promesses. Puis, impact ... chair contre chair, elles se sont mêlées, entremêlées, mélangées. D'une commissure à l'autre je t'ai embrassé dans une étreinte intime presque chorégraphiée. Ta langue m'a parcourue, puis, tu m'as remplie. J'ai senti ta langue prendre possession de ma bouche au moment même, je sentais ton sexe dur se poser sur le mien, et toi, de tout le poids de ton bassin, me transmettre ton désir. C'est bon, de sentir le sexe d'un homme, ferme de désir, contre son corps.

Quand tu m'as pénétrée, j'ai joui. Premier centimètre, premier vertige, première syncope. J'ai cru m'évanouir. Tu glissais en moi ta longue tige en remplissant ma bouche de toute ta langue. Si lentement. Si sûrement. Je crois que j'ai dû jouir par tous les pores de la peau tellement tu m'a remplie, envahie, dévastée. C'était bon de voir combien ton sexe et le mien allaient bien ensemble, tout en douceur. Ma vulve, mon vagin s'écartait doucement pour te laisser prendre place. J'aurai pu imaginer avoir besoin de quelques manoeuvres, quelques allers-retours introductifs, pour que tu entres entier en moi. Mais non, tu t'es enfoncé jusqu'au bout, tu as cogné au fond et encore plus, sans reculer un seul instant. Mon puits était humide de désir et ton sexe assuré de sa soif de me prendre. J'ai senti le feu prendre et mes fluides se répandre encore. Je devais être tellement en manque d'une longue pénétration, d'un sexe à la mesure de mes fantasmes, qui me remplisse, me fende, me perfore, d'un long et lent coup infini, et qui, de tout son poids, irait cogner jusque sous mes ovaires son désir de me voir lubrique.

Oui, je me sentais lubrique. J'avais envie de jouir et de jouir encore. Mais j'avais aussi envie de voir le désir, le plaisir te submerger. Je voulais que tu me sortes des mots cochons. J'avais envie de me sentir chienne. J'aurais volontiers remis ma lingerie, des bas, un porte-jarretelles et des escarpins, pris des positions pour t'exciter encore plus, pour que pour quelques instants, tu me baises le diable au corps, que ton envie déborde et que tu m'offres ta semence sans te retenir, que tu me donne ce liquide chaud en cognant tout au fond de moi, en râlant tel un fauve qui rugit, qui se fait submerger, défaillir et jouir en moi ...

Et effectivement, tu es venu. En moi ta jouissance. J'ai cru un instant que ton sexe grandissait encore en moi,c'était le rythme devenu chaotique. J'ai libéré une de mes mains pour rejoindre ta nuque et ton bas du dos. Les spasmes s'emparaient de toi sans me quitter. Je jouissais à te sentir jouir de moi. Ma peau était frissonnante de sentir ton sexe, dans toute sa largeur, butter tel une bête prête à expirer, puissance étourdie, dos tendu. Mon sexe était labouré par ton soc, dans la largeur parfois sous les spasmes qui te dominaient.

Puis est venu ton sperme, ta semence, ta liqueur sucrée, ton fluide, ton nectar, ta suc, ton jus intime, ton essence, ta sève, ton brûlant venin fécond, ton nuage laiteux. J'en étais remplie de toi. J'ai senti la moindre goutte te quitter et venir butter au fond de moi. J'ai tellement adoré cette brûlante délivrance, ce râle de plaisir, cette fusion des chairs, à ne pas pouvoir passer un souffle d'air entre nos corps, entre nos envies, nos peaux, nos sueurs et fluides mêlés.

Alors oui, je te veux, encore, plus, plus souvent, tes mots dès demain, tes yeux, tes mains, ta langue surtout, ton sexe, ton corps, ton râle, et ton corps étourdi qui m'écrase comme j'aime. J'aime t'avoir entre mes cuisses, j'aime quand tu jouis au fond de moi.

Note : d'après une lettre manuscrite effectivement reçue.
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