vendredi 27 février 2015

La première fois que j'ai enregistré ton orgasme

J'ai toujours été fasciné par la clameur de tes orgasmes, à tel point qu'un jour, j'ai décidé de t'enregistrer.

Chaque femme lâche prise d'une manière qui lui est propre et intime. Cela va du silence contenu proche de l'auto-bâillonnement aux petits cris qui imitent le porno ou la tennis women accueillant en rafales les balles qui percutent son tamis.

Au delà de la variété, il y a aussi eu la puissance sonore et la tonalité. Les cris aigus qui déchirent les tympans et désarçonnent, ou le râle profond de sauvage qui sent et fait monter la vague et lâche tout contrôle.

Ton râle est rauque, et lent, profond, puis puissant et vif ... et traverse les cloisons. En plus, il dure, je ne sais pas ... un temps infini ... (en fait, je sais, maintenant que je t'ai enregistrée)

Grâce à l'enregistrement, j'ai réussi à te ré écouter un brin plus concentré. L'iPhone est d'un grand secours, on peut le laisser sur un table de nuit ou sur la moquette, et il fait un rendu comme si on y était. Je me suis longtemps passé en boucle tes râles pour être le voyeur (l'écouteur) externe de ces moments où j'étais acteur.

Une respiration haletante, un souffle, animal, comme tendu avant un effort. Puis le râle commence à remplir le silence. A ce moment, on ne sait plus si tu es mâle, femelle, ou si c'est un sourd et profond grondement comme une déferlante qui se prépare au loin à surgir.

Au fur et à mesure que les frissons s'emparent de toi, la longue plainte devient clameur, et se réverbère dans toute la pièce. On sent, on entend monter en rythme la symphonie des sens comme quand tous les violons de l'orchestre s'embrasent d'allegretto en allegro.

Le chant qui se dégage de cette complainte polyphonique pourrait rimer avec l'effort, voire une sorte de supplice ... mais je sais qu'il n'en est rien. A chacun des assauts, à chacun de mes élans, ton corps s'ouvre et libère un gémissement qui ne s'éteint jamais, un râle se superpose au précédent, un son infini dans une spirale ascendante vers un espoir de septième ciel. Roméo cherche Juliette et le son sourd et saccadé des cors annonçant comme une mise à mort éructe de ton corps.
Enfin, au paroxysme de l'excitation, tes cordes vocales lâchent des cris rauques et enveloppants ... ton corps s’arcboute et hurle son extase en suspendant le temps ... et la saccade ne reprends que si mon corps que tu n'as pas réussi à désarçonner reprend le rythme dans tes chairs. Plus fort, plus exaltant, plus excitant ... encore et encore

Un jour, j'ai fait écouter tes oeuvres musicales à une confidente. Elle a dégusté tes vibrations par procuration et m'a lâché un ... "et toi, on ne t'entend pas !!!".

Ben non ... c'est plus tard, bien plus tard, bien plus fort
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