- Dis moi, je suis plutôt longue à jouir ou normale ?- Oui, tu es longue, même très longue.
- Mais c'est quoi longue ?
- Des fois, j'ai l'impression que tu reste coincée dans l'escalier du désir, et que tu ne sais ni monter, ni descendre.
- Oui, c'est un peu ce qui se passe, j'adore cet état langoureux ... Tu n'aimes pas ?
- Ça dépend, quand je joue du tempo, comme dans un tango, avec des lenteurs langoureuses, et des accélérations ardentes, je sais comment tu vas exhaler le plaisir, puisque c'est moi qui te l'insuffle ...
- Et ...
- Quand au contraire je cherche à te combler et à t'envoyer dans les étoiles, que ce sois avec mes doigts, avec ma langue ou en te prenant tendrement ou vigoureusement, j'ai souvent du mal à trouver le chemin, à trouver les manettes, à savoir comment te mettre la tête à l'envers et te faire jouir.
- Mais tu n'y est pas mon petit loup. Une femme n'a pas forcément besoin du coït pour se sentir comblée. Et la recherche du coït comme un but ou une fin, cette recherche là même l'éloigne.
- Comment ça ?
- Si je te posais cette question sur moi, c'est que je te sentais parfois besogneux dans ton implication à chercher mon orgasme, à me faire jouir à chaque fois. Tu es jeune mais tu as eu plus d'amante que je n'ai connu d'hommes. Ta fraîcheur et ton ardeur me comblent, mais je n'ai pas toujours besoin de jouir, et je découvre que tu cherches mon orgasme comme un Graal !
- Ben oui, je ne peux pas me lâcher avant de t'avoir offert un orgasme.
- Mais tu vois, pour moi, l'orgasme est synonyme de fin ... je fais durer, et j'ai du mal à me lâcher quand je sais que tu vas jouir en même temps ;
- Oui, te sentir jouir, c'est immédiat, ça libère le contrôle, j'ai un vertige immense à inonder ton corps quand seuls tes spasmes règnent.
- Et tes autres amantes ...
- Tu veux vraiment savoir ?
- Ben oui, tu sais, tu es le seul à me parler sans détour de la sexualité d'autres femmes.
- La presque totalité de mes amantes présentes ou passées, jouissent quasi à la demande, et plusieurs fois, dès que j'ai trouvé la clé.
- A la demande ?
- Oui, une fois que j'ai trouvé la clé, une fois que j'arrive à pénétrer les désirs, les appétits, les interdits, ou les envies d'être bousculée, j'arrive à glisser dans le labyrinthe des frissons, et fusionner avec mon amante au point de sentir exactement comment et quand l'orgasme va la ravager ...
- Putain, j'aimerais connaître ça. Pourquoi ça marche pas avec moi ?
- D'abord, ça fait qu'un trimestre qu'on se connaît, et une dizaine de fois qu'on fait l'amour. Je n'ai pas la moindre idée d'où est ta clé, je ne te connais que mal, je sais à peine ce qui te fais plaisir, mais surtout ce que tu n'aimes pas. Et surtout, au delà du lâcher prise qui te manque, il faudrait que tu oublies cette idée de fin ! Je saurai te faire jouir deux fois, ou plus, mais quand tu as joui une et une seule fois, c'est fini, tu ne laisses plus la place à de nouvelles caresses intimes.
- Oui, une fois que j'ai joui, j'ai besoin d'une cigarette, de parler, de profiter de la sensation que me donne mon corps et ces courbatures qui naissent du frisson ... Finalement, j'ai besoin que tu jouisses en même temps, comme ça on est KO tous les deux.
- Non, laisse moi 20-30 minutes à profiter avec toi, et tu verras, si tu me laisses t'envisager, si tu te laisses courtiser, que la deuxième, puis la troisième, quatrième, cinquième, ... fois, tu auras un plaisir différent, mais tout aussi extraordinaire, et j'espère même que bientôt, tu te sentiras incomplète après un seul orgasme bientôt.
- 20 minutes ? Top chrono !
nous avons été amants Ed?
RépondreSupprimerBon sang, et moi qui cherche désespérément le secret du lâcher prise... suffit d'une clé !
RépondreSupprimer@Dita :
RépondreSupprimerCette conversation date peu ou prou du début des années 90. J'étais jeune amant fougueux, ardent et appliqué. Et j'ai découvert que certaines femmes, dont cette amante, ne se lâchaient jamais, et prenaient un plaisir immense à rester dans un plaisir entre deux ...
Heureusement, nous avons découvert d'autres chemins après cette conversation, pour elle, pour moi, pour nous.
Avons nous été amants ? Je pense que par votre message, vous vous reconnaissez. J'ai depuis rencontré beaucoup de femmes qui vivaient la "chair" de cette manière aussi. La "Femme" est multiple et complexe, et chaque seconde il m'est permis d'en découvrir une nouvelle facette passionnante.
Ed
@Claire :
RépondreSupprimerMerci pour votre message confidence.
Le lâcher prise est un vrai chemin du bonheur. Moi même, je ne lâche pas prise souvent.
Chez les femmes qu'il m'a été offert de croiser, j'ai découvert mille manières de ne pas lâcher prise, et finalement une seule qui marche bien : la confiance.
La confiance en son amant pour être source, catalyseur ou juste facilitateur du plaisir, qu'il percute le septième ciel lui même, qu'il participe à la montée, ou soit seulement spectateur ou ingrédient de petits doigts féminins qui reprennent les choses en main pour chercher ce coït accompagné. Cette confiance en l'autre peut être de l'inconscience, du défi fantasmatique, de l'amour de l'autre, de la connaissance de l'autre comme amant connu voire conjoint, ou de la candeur. J'ai aussi rencontré certaines femmes dont la sensitivité était telle, la capacité à jouir si rapide, qu'elles tiraient leur confiance de la seule présence d'un amant mâle, et de ces orgasmes reproductibles à l'infini comme plaisir certains.
Mais ce qui est clair, c'est que cette clé n'est pas facile à trouver, ou une des clés (car il y en a plusieurs qu'on peut trouver successivement, aux différents moments de la vie, d'une relation, ...) quand il y a doute en l'autre, défiance envers l'autre, quand le cerveau reste actif à analyser, attendre en tension les prémices de frissons, ou simplement être ailleurs ...
Se remettre entièrement dans les mains d'un amant, débrancher, sentir son corps et oublier la pièce, le bruit de la ville, l'heure de la journée, les soucis du quotidien. S'évaporer dans les mains de cet amant ... et lui remettre les clés du lâcher prise ...
... Quitte à ajuster par des petites remarques pour guider un amant trop timide, trop fougueux, trop laborieux, trop ... "C'etait un peu trop sportif pour moi aujourd'hui, j'aime moyen contre le mur."
Ed
J'ai eu quelques amantes et je connais bien cette situation d'abandon de son corps. Certaines en sont capables mais la plupart se retiennent justement parce que l'orgasme signifie la fin. Par exemple devant une partenaire trop fougueuse j'aime bien lui donner un orgasme immédiat. Ça les calmes et permets alors d'apprécier plus la rencontre. Mais certaines refusent arguant qu'elles ne veulent pas terminer si rapidement. Pourtant ce n'est que le début qui permet d'apprécier la suite encore plus.
RépondreSupprimerComme vous dites il faut trouver la clé. Mais cette clé est quelques fois difficile à trouver. J'ai une partenaire récente qui elle vient à répétition mais de touts petits plaisirs. Aucun qui déchire le corps. J'ai l'impression qu'elle n'a jamais su s'abandonner au point d'atteindre le 7ieme ciel. Une petit secousse. Puis on recommence. Je cherche encore la clé...
j'aime beaucoup ce billet...qu'il faudrait faire lire aux féministes intégristes pour qu'elles comprennent que les hommes peuvent être autres que ces monstres d'égoïsmes qui ne comprennent rien à la jouissance féminine et aliènent les femmes à leur plaisir.
RépondreSupprimer@Bello :
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire en écho !
Lorsque l'on a trouvé la clé, une des clés, la fusion des corps est souvent telle que on connaît souvent mieux le corps de l'autre que lui/elle même. Une amante me connaissait tellement bien qu'elle savait déclencher des coït lent, puissant, vigoureux, désarçonnant, brûlant ... avec un langage adapté pour décrire ce qui allait se passer lorsqu'elle maniait ses doigts et ses lèvres de telle ou telles manière.
De mon coté, certaines amantes ont exprimé que je connaissait mieux leur corps qu'elle ne le connaissaient elles même.
... A contrario, certaines clés n'ont jamais été trouvées, voire même cherchée, tellement peu de temps consacré à apprendre à se connaître, à se faire confiance, à se laisser prendre, surprendre et pénétrer (sic) de l'autre ...
Ed
@La Parisienne :
RépondreSupprimerJe suis féministe, dans le sens où j'ai toujours trouvé scandaleuse la position héritée des générations précédentes qu'ont les femmes dans la société moderne.
En revanche, sous la couette, un mâle et une femelle, un homme et une femme ne jouent pas à égalité. C'est plus l'amour de l'autre et de jouir de la jouissance de l'autre, de frissonner aux frissons de l'autre, de se nourrir des exaltations de l'autre qui font une relation "équilibrée".
Je n'ai pas non plus une très haute opinion de la génération masculine qui arrive avec une envie de relations kleenex et une éducation sexuelle à la Rocco (quoique ça fait déjà vieux, non ?). Il devrait y avoir des cours d'éducation sexuelle en classe, ce serait bon pour la société, ce serait donc à prendre en charge par l'éducation nationale. Et fuck les grenouilles à disséquer, l'étude des hormones et la division cellulaire ... c'est de l'ordre de "l'instruction" et "n'éduque" en rien.
Ed
Et puisque cette histoire est ancienne racontez nous la fin Ed..avez vous convaincu cette amante de vous laisser faire et avez vous réussi à la faire jouir plusieurs fois ?
RépondreSupprimerMoi je ne me reconnais pas du tout dans ce qu'elle dit. "Qu'une femme n'a besoin ni de coït ni d'orgasme pour se sentir comblée.." Non personnellement si je n'ai pas d'orgasme par le coït pour moi c'est raté. Je trouve l'orgasme clitoridien si superficiel qu'il ne me satisfait jamais (que ce soit avec la langue ou les doigts). Il ne dure pas et ressemble trop à ceux que j'ai seule alors à quoi bon.. Freud disait que c'est un orgasme de petite fille je crois qu'il a raison. Je n'attends d'un amant que l'orgasme profond vaginal même si je dois dire que je m'aide du clitoris comme "détonateur" .. sûrement parce que je n'ai jamais su comment réellement lâcher prise.. Eh oui toutes les femmes ont leur clef. Je n'aimerais pas être un homme somme toute ce doit être trop compliqué toutes ces serrures ! :-)
V.
@Anonyme :
RépondreSupprimerOui, nous avons longuement continué sur ce chemin délicieux. Elle a progressivement accepté de se laisser convoiter de nouveau, souvent après une douche. Puis progressivement, la douche est devenue facultative, et dès que mes atouts étaient de nouveau vaillants, je me glissais en elle pour de la tendresse lente langoureuse l'un dans l'autre, et des jeux érotiques, qui finissaient toujours par des ébats plus ardents, voire ardent comme jamais.
Je reconnais dans votre manière d'atteindre la plénitude, l'inverse, ou l'autre coté du spectre. Après tout, si mâle il y a, il faut que ce soit différent que toute seule ou avec une lesbienne.
Vous touchez au passage une autre limite des amants (limite avec laquelle je triche parfois), qui est de trouver un amant suffisamment endurant pour ne pas perdre pied avant de vous avoir comblée.
Ed
merci pour tous ses ecris ! sympa ton blog ! biz
RépondreSupprimeramusant, les hommes disent toujours la même chose.
RépondreSupprimerla lecture de vos mots (et ceux d'autres aussi) m'a donné envie de me lancer... et j'ai moi aussi mon blog de grande maintenant... j'espère qu'il m'aidera à continuer à grandir sur mon chemin de femme...
RépondreSupprimerMerci à vous
@Michel et Sandra :
RépondreSupprimerMerci pour votre compliment.
Ed
@Java J.Jordan :
RépondreSupprimerEn effet, vous êtes, comme moi, comme les autres, unique !
Ed
@Volupté :
RépondreSupprimerBonne route sur ce chemin délicieux, qui est de vivre la chair, la revivre en l'écrivant, la revivre encore en la lisant, et cet effet miroir que sont les lecteurs/lectrices qui enrichissent ou mettent en contraste vos écrits.
Ed