vendredi 28 octobre 2011

Fantasme de fruits : les raisins (1)

J'ai adoré ce fantasme des plus orgiaque. Rarement je me suis trouvé si proche de la décadence et de la luxure qu'on prête volontiers aux romains, et si j'ai touché cet état de félicité hors du temps, c'est grâce à vous et à ce fantasme si singulier : votre corps, une grappe de raisin, mon corps, inspirations exaltantes.

Vos lèvres ont accueilli le premier grain avec une réelle faim. Faim de lécher du bout des lèvres ce fruit fanfaron tendu comme une bravade, faim de mordiller vos lèvres telle une panthère prête à bondir, puis faim de tenir entre vos dents, fermement mais sans l'écraser, cet objet du désir, mes doigts. A la première pression, le jus prometteur, encore frais, à giclé brusquement, nous surprenant, l'un et l'autre, surprise suivie d'un sourire complice qui semblait vouloir dire "je l'ai eu ... c'est tout ce que tu as ?"

Les grains étaient fiers de toute leur pulpe de devenir les objets de cette joute sensuelle. Certains roulaient sur vos seins, d'autres entre nos lèvres. Je me souviens du délice de sentir votre langue venir me dérober ce fruit du désir au cours d'un baiser des plus torride. Mais la belle grappe n'était qu'à peine entamée quand notre nectar du désir commençait à appeler à plus de débordements. Déjà, votre corps luisait de quelques égarements des délicieux sucs des sarments. Mes baisers sur votre poitrine suintaient l'envie de méler ce jus sucré à nos propres fluides. Ils devenaient mouillés, humectant et mordillant à l'aller, puis, sur le chemin retour, crevant un grain et répandant ce jus sucré sur votre peau. La lumière faisait briller vos galbes, vos seins, votre nombril même ... Ce flux et reflux de baisers de plus en plus sucrés nous emplissaient comme une jouissance terrestre et animale sans contrôle. Les draps déjà criaient au scandale ... quand j'ai laissé rouler un grain plus audacieux vers votre orchidée. Le fruit allait rencontrer la fleur !

Le premier grain qui a eu l'audace de rouler jusqu'au nombril a défié la gravité pour glisser jusqu'entre vos cuisses. Oops. Le suivant avec ma langue, sur ce chemin suave de nos débordements récents, je me suis trouvé face au dilemme de flirter avec votre nombril indécent ou de poursuivre l'insolent qui osait montrer le chemin comme on prend la main d'un amant maladroit. Il fallait que je redevienne mâle, et que tout raisin, même audacieux, même aidé par l'attraction terrestre, mes attractions à moi ne soient pas négligées. Ce nombril a été souvent le centre de nos attentions, j'ai dégainé un autre grain pour emplir cette cavité lascive d'un doux jus et d'une pulpe délicieuse. Vous voici vase, coupe, calice. Je bois ce jus des Dieux en vous. Ma langue pointe pour vous chatouiller, laper chaque goutte de nectar, qu'elle se soit mêlée à votre duvet ou qu'elle tente de se réfugier dans les plissure de ce creux, érotique et tendre à la fois.

La lascivité me gagnait, mais la torpeur aussi. Envie de sentir le vertige m'engourdir et être ivre de vous. Envie de déguster jusqu'à la lie ce mélange de sucs, envie de glisser vers de plus profondes antres humides ...

J'ai donc naturellement arraché de la grappe le grain le plus prometteur, et je l'ai fait rouler sur votre corps, en pressant sur sa chair, contre votre peau ... sur vos lèvres tout d'abord. Pour se dérober à votre envie de le gober, je l'ai glisser dans votre cou, puis rapidement, sur votre poitrine, à jouer l'innocent ... puis, d'une ligne droite très appuyée, tout au long de votre ventre pour glisser vers le terrain de jeu triangulaire, et se poser à l'orée de votre antre, réclamant comme un voleur parmi les quarante, espérant l'ouverture de la caverne au délices en susurrant le mot de passe ... Ouvre toi, laisse moi te glisser ce grain tout au fond de toi !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...