mercredi 7 octobre 2009

Remplis moi ... Se faire prendre, fendre, enfiler : fantasme féminin ?

Lorsqu'une femme appelle à la pénétration, lorsqu'elle souhaite être remplie, lorsqu'elle aime avec force et vigueur être enfilée, Il y de quoi remettre en question toutes mes convictions et approximations des désirs et plaisirs féminins.

Comme tous les teenagers des années soixante, j'ai été bercé d'images érotiques, qui à cette époque étaient encore des oeuvres d'art. Je me souviens combien j'étais émoustillé par Fiona Gélin sur sa chaise (voir ici et ici). Rien à voir avec le porno que l'on trouve maintenant à tous les coins de rue (présentoirs des marchands de journaux, pubs, séries TV, ...). Je suis de la génération de ceux qui ne savaient pas bien maîtriser le coté "mécanique" de l'accouplement, avant, la première fois, et longtemps après ...

Tout était érotisé dans les revues pornos. Lui et Playboy se rangeaient dans la même catégorie que Photo. Mais de l'accouplement, on ne savait que ce que les cours de biologie abordaient (avec fous rires défensifs). Des sexes d'homme en dessin et en coupe, un vagin vu de profil dans le même style de trait anatomique. Et si je me souviens bien, une description interne fournie (trompes, vagin, utérus, col, ovaires, ...), mais rien ou si peu sur le terrain de jeu des préliminaires (mont de vénus, clitoris, ...).

Livres de biologie à travers le XXème siècle (références ici) :
1901 : le clitoris est représenté et nommé avec précision ;
1948 : le clitoris reste représenté mais il n’est plus nommé ;
Années 1960-1970 : le clitoris a complètement disparu ou apparait à peine sans être nommé, et disparait des dictionnaires ;
1973 : le clitoris réapparait lentement, souvent sans fonction.


Ma foi, le résultat etait là : la sexualité, c'était la pénétration, point final.

Des années plus tard, initié sur le chemin de la lumière rose, j'ai appris. A embrasser d'abord. A freiner aussi. A désirer et se faire désirer. On m'a guidé vers les tétons, à caresser, mordiller, presser, embrasser aussi. Puis à découvrir les fleurs, dont l'orchidée, la première de toutes les fleurs au parfum d'opium. J'ai découvert ses pétales, l'effet de mes caresses et baisers sur ses pétales, l'effet de mes doigts moins timides. J'ai regardé en pleine lumière l'effet du plaisir sur la couleur passant de rose à pourpre. J'ai vu la cyprine naître et appris à la faire naître encore et encore. On m'a guidé vers le clitoris, et surtout tout autour. Je l'ai vu exploser de sa gousse et réclamer de l'attention. J'ai découvert le point C. J'ai découvert l'intérieur de la cave intime. Ses abords, ses rebords ... sa géographie. La racine intérieure du clitoris et les pressions qu'on peut y apporter. La caverne et la cathédrale intérieure. La seconde cave que certaines réservent. Le point G. J'ai appris à découvrir la femme et son anatomie intime, et donc, à donner du plaisir ...

... Et le plaisir féminin, hors fantasmes et pulsions, il se conjuguais souvent avec la pénétration comme ingrédient parmi tant d'autres, mais ni en point culminant, ni en but ultime.



Donc, pour en revenir au titre ... quand une, puis des femmes m'affirmaient haut et fort leur envie d'être remplie, j'ai été désarçonné. Quoi, quid, what ... ? Me serais je trompé tout ce temps ? Nooooon ... c'était autre chose ...

J'ai mis longtemps avant de trouver parmi les femmes, celles qui cherchaient vraiment à être remplie, et qui tiraient une satisfaction épicurienne de ces instants de fusion corporelle. J'ai mis de coté celles qui y voyaient la finalité de l'acte pour la satisfaction le l'homme. Mais aussi celles qui se laissaient guider par des stéréotypes pathétiques de sexualité masculines et qui n'avaient pas découvert ou pas sû imposer leur propre plaisir (certaines de mes amantes étaient vierges du clitoris, n'avaient jamais été léchées ... quel gâchis).

J'ai trouvé des vraies épicuriennes, qui aiment être remplies autant que la vie les vidaient ("Ils m'ont vidée, vient me remplir."), qui adoraient avoir la pression du corps d'un homme sur elles ("Pèse de tout ton poids sur moi"), ou qui aimaient tellement la vie qui en voulaient les manifestations charnelles ("Prends moi, inonde moi de ta vigueur, tu es ma fontaine de jouvence"). Cet épicurisme était souvent conjugué après la trentaine. Femmes assumées sexuellement et qui voyaient dans l'acte de la pénétration aussi un acte de fusion, de partage, de proximité des sens, des vies, du duo charnel, du couple.

On dit que l'orgasme obtenu par pénétration, appelé à tort orgasme vaginal, peut se répéter à l'envi pour une femme, et durer, durer, durer ... je vous le confirme, c'est vrai (voir ici).

On dit aussi que l'orgasme est histoire de compatibilité (sexuelle, confiance, lâcher prise) et que donc, aimer et réclamer la pénétration est une histoire de partenaire ... Il vous faut donc peut-être changer de partenaire ou prendre un amant ...

10 commentaires:

  1. jai beau aimer tous les préliminaires qui font durer et monter le desir et me donnent toujours une multitude de sensations et de plaisirs selon l'habileté de mes amants; quand vient l'instant de la pénetration je m'en délecte.
    Il y a toujours un moment ou jai envie de le sentir entrer en moi, je ne dirais pas comme une délivrance mais jadore cette sensation d'etre prise pour se référer au titre...
    Il peut m'arriver d'etre frustrée si je ne l'ai pas.

    isabelle

    RépondreSupprimer
  2. @Isabelle :

    J'ai senti ça au cours de ma progression dans la connaissance de la "Femme". Cet instant magique, magnifié par les préliminaires rend l'acte amoureux ... indélébile.

    Ed

    RépondreSupprimer
  3. Oui l'acte en lui meme n'en est que meilleur apres de tels préliminaires...

    D'ou la necessité de ne pas passer outre.
    (du moins dans la majorité des cas)

    Isabelle

    RépondreSupprimer
  4. @Isabelle :

    Certains fantasmes brûlants appellent à plus de force et de puissance ...

    Ed

    RépondreSupprimer
  5. ça je n'en doute pas et je suis loin d'avoir votre experience en la matière! ^.^

    Isabelle.

    RépondreSupprimer
  6. J'ai effectivement aussi cette envie du poids d'un corps sur le mien, d'un sexe dans mon ventre qui me comble (dans le sens où cela complète un morceau de moi qui n'attends que cela).
    Sans doute parce j'ai dépassé la trentaine ;-).

    C'est un moment bien particulier que celui où un amant vous prends, vous possède (je laisse ce terme volontairement) pour la première fois.

    A tel point d'ailleurs que j'ai un petit jeu en ce moment avec un homme que je vois épisodiquement.
    Nous retardons ce moment, encore et encore. Des baisers, des caresses, des situations érotiques à maîtriser (comme celle de dormir toute une nuit ensemble sans qu'il ne se passe rien - du moins pas de pénétration).
    Pour ne plus banaliser ce moment.
    Juste pour que, lorsqu'il entrera en moi la première fois, il ne l'oublie pas. Et moi non plus, ces quelques premières secondes de partage avec lui, je ne les oublierais pas.

    J'espère d'ailleurs, mais j'en suis persuadée aux vues des moments déjà partagés, que je n'oublierais pas la suite non plus. ;-)

    RépondreSupprimer
  7. @Nuitdinsomnie :

    J'ai aussi joué ce petit jeu avec une amante un brin nymphomane, à rester l'un et l'autre en sous vêtements sous la couette, sans tenter de déshabiller l'autre.

    Ma foi, j'ai tenu quelques heures, mais moins longtemps que vous ... j'ai finalement cédé à ses envie de me sentir en elle ...

    Quel délice que l'attente

    Ed

    RépondreSupprimer
  8. C'est la possession qui rend la pénétration si attractive car des caresses, fellation, cunnilingus, massages sexuels, donnent plus de plaisir que le coit, mais le fantasme de prendre ou d'être prise fait partie des mamifères que nous sommes...

    RépondreSupprimer
  9. Mouais... Plaisirs hétéro peu originaux. Le top du top c'est qu'un homme fasse ça avec un homme = mille fois plus de sensations. Et beaucoup plus fort. Le sexe féminin n'est pas très beau voire repoussant. Je ne sais pas comment ils arrivent... Berk!

    RépondreSupprimer
  10. Edouard,
    j'ai lu attentivement votre récit charnel pour une femme, je dois constater que vous aimez la femme dans toute sa splendeur, vous aimez son corps, son intimité charnelle, sa féminité, vous êtes comme moi mais le seul problème dans la société c'est qu'il y a peu d'hommes qui aiment le corps féminin.
    Georges

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...