vendredi 5 août 2011

J'aurais adoré que mon père parle de moi comme tu parles de ta fille

Ce qui est parfois étonnant, c'est le fantasme que l'on peut incarner a priori, ou en connaissance de cause, auprès des femmes.

Tous les autres messages postés ici exprimaient le coté charnel, parfois le coté émotionnel. Celui ci traitera du coté "image du père" que certaines femmes voient en moi.

J'ai une relation particulière avec mes filles, et j'en parle sans détours quand le sujet est lancé. La grande est maintenant à la sortie de l'adolescence (quoique), et commence à se comporter comme une femme. J'ai gardé avec elle une relation parfois basée sur l'autorité, mais beaucoup plus souvent sur la confiance, la complicité, voire l'intimité des sujets que l'on aborde (comme les relations hommes-femmes).

Et ceci doit tellement irradier de moi, que certaines femmes m'incluent volontiers dans des "discussions de filles", ces discussions où on parle des difficultés de la vie courante, des angoisses, de notre ressenti face à une situation ou une situation à venir ... des conversations sans mecs, sans voiture, radar, bière, foot et surtout sans tavéka et tôrédu.

Et là, le coup de grâce. Une collègue qui me faisait vibrer, un soir en déplacement en tête à tête, diner boulot, puis un café en terrasse. L'air iodé et la chaleur de l'été aidant, nous étions ... bien. C'est à ce moment là qu'elle m'a sorti "J'adore passer du temps à t'écouter parler de ta fille. J'aurais adoré que mon père parle de moi comme ça". Sympathique éloge, mais point final à toute suite charnelle possible. J'incarnais à ses yeux le père de famille, et donc, pas l'amant.

J'ai donc appris qu'on ne pouvais pas être entier dans une relation d'amants, et que lever le voile sur une vie contradictoire, en terme de rythme, de valeurs, d'équilibres, de priorités, apporte des questions voire des aigreurs. Je n'ai jamais connu d'amante qui aime lever ce voile sur le reste de ma vie sans se transposer, sans imaginer un écho défavorable à notre relation illégitime.

Levez le voile sur une relation illégitime auprès de ceux qui vous imaginent dans la voie classique du père de famille monogame n'est d'ailleurs pas à conseiller non plus, on ne récolte que des inconvénients à ouvrir ce champ d'intimité avec des proches.

22 commentaires:

  1. je ne sais pas, mon amoureux m'a parlé dès notre première rencontre de ses filles, cela n'a rien empêché entre nous. au contraire, j'ai trouvé cela touchant et adorable: on a tellement l'habitude des "mères", qu'être confrontés aux "pères" est touchant. il n'y a qu'à se promener dans un parc, les hommes seuls avec poussette sont regardés avec plus d'attention que les femmes seules avec poussette.

    je crois que ce que vous décrivez, ce n'est pas l'aspect "père" mais l'aspect "marié" et vous auriez parlé de votre épouse, cela aurait mis fin à toute suite. l'évocation de votre côté marié et père de famille peut effectivement susciter l'aigreur, comme toute barrière à aller plus en avant dans une relation.

    enfin, d'accord sur ce dernier point, je l'ai vécu dans les deux sens (une amie qui m'a révélé que, puis plus tard, moi qui ai révélé que) et la réprobabtion est de mise (y compris de la part de ceux qui ont "fauté", je sais, l'être humain est plein de contradictions)

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  2. @La Parisienne :

    Je me souviens d'une discussion avec un couple libertin, qui tournait autour de la famille, nos enfants respectifs. Au bout de quelques minutes, la femme a sorti un "bon, on fait quoi, là" qui montrait bien que ces univers (famille et chair) sont souvent distincts.

    J'ai pu les meller profondémment que très rarement, avec des amantes où il n'y avait pas d'enjeu de duo possible et dont la vie de famille était derrières elles. Souvent des belles quinquas assumées, qui me parlaient avec tendresse des aléats de leurs enfants entrant dans la maternité/paternité, et donc ne faisaient aucune projection sur elles, quand je partageais mes soucis de la gestion d'une adolescente.

    Ed

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  3. Parler de nos enfants, on le fait, mon amant et moi, très souvent; sauf que lui parle plus volontiers encore de sa petite - fille, dont il s'occupe beaucoup; moi, ça m'aide à le connaître mieux, car même si c'est vrai qu'il est préférable que l'amant garde une part de mystère, c'est bien de pouvoir échanger sur ces sujets, comme avec une amie; et ce qui est surprenant, c'est que bien qu'aimant le foot, le sport, la politique et les sujets d'actualité, il parle volontiers avec moi des sujets plus "féminins" tels que l'éducation des enfants, les relations hommes - femmes, ... Et il m'a avoué un jour que ça faisait partie des choses qu'il aimait partager avec moi, parce que justement, il ne le faisait pas très souvent.

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  4. Un amant me parlait régulièrement de ses enfants et, au contraire, je trouvais ça agréable de le découvrir sous cet aspect de père bien que ma "vie de famille" ne soit pas derrière moi. Pourtant, je n'avais aucun désir d'enfant.

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  5. ça dépend tellement de la relation qu'elle a eu avec son père :)
    Je me demande si elle n'a pas été déçue de votre "interprétation" pour le coup . A mon avis, les femmes arrivent à aimer le côté amant et père de famille en même temps.
    C'est plus difficile dans l'autre sens,non? :)

    je vous embrasse Ed

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  6. La remarque sur les "discussions de filles" me laisse rêveur. Mon histoire personnelle a fait que j'évite à présent de porter des jugements, et ce comportement me vaut de fascinantes conversations personnelles, qui évoluent parfois en intimité émotionnelle, voire davantage.

    Toujours est-il que je n'ai jamais ressenti de fausse note entre mon image d'amant et cette transparence sur des sujets personnels et familiaux. Au contraire, j'ai apprécié ces relations qui couvraient du coup une complicité à plusieurs niveaux.

    Et à lire les témoignages dont nous gratifient les lectrices de ce blog, je pense rester comme je suis plutôt que de devenir un amant uniquement charnel ;)

    Amicalement
    --
    Sombre

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  7. @Kay :

    J'ai eu naturellement beaucoup de confidences avec mes amantes, une fois la relation installée. Mais je n'ai jamais pu passer au delà, lorsque ces discussions intimes sur la notion de famille arrive dans la phase de conquête, de découverte, de séduction ... il y a comme ambiguité, probablement des chemins divergents, où j'emporte la discussion pour ne jamais revenir sur des chemins charnels.

    Ed

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  8. @Hypocrite :

    En effet, ce que vous abordez là est intéressant, c'est le rapport à la maternité/paternité dans ces conversations.

    J'ai eu des amantes mères et grand mères (mères de la petite vingtaine à belle quinqua, grand mère de même pas quadra à sexagénaire). Là, la conversation est souvent simple et entraîne de belles vibrations.

    En revanche, avec une femme, plus jeune ou non, qui cherche consciemment ou non à avoir un enfant, l'amant qui exprime qu'il prend soin d'un autre nid est disqualifié.

    Reste, comme vous sembl(i)ez l'être, celle qui ne cherche pas à avoir d'enfant.

    Je crois que tout est une histoire d'angle d'approche, si l'approche se fait sur le coté paternel, il y a une sorte d'effet cliquet auprès de certaines femmes, et c'est dans cette catégorie que vous serez éternellement à ses yeux.

    Ed

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  9. @Dita :

    Sa relation avec son père, je ne l'ai pas creusée, mais il semblait y avoir une sorte de distance ou froideur, et qu'elle entrait en rébellion / résilience vis à vis de ce type de relation à la lumière de ce que je racontais de ma propre vie de père.

    Ed

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  10. @Sombre :

    Ne changez rien en effet, c'est tellement plus délicieux de pouvoir accéder aux femmes par milles portes qu'elles laisseraient volontier ouvertes à qui sait les emprunter sans fracas.

    La plupart des femmes qui m'entourent ne trouvent quasiment jamais d'oreille complice chez la gent masculine, et lorsqu'elles trouvent, chez un amant, un collègue, le mari d'une amie, là, c'est comme avec la plus intime des amies. A tel point que j'ai l'impression que si la séduction s'est opérée avant, c'est un ensemble de connexions supplémentaires, si la séduction n'était qu'embryonnaire ou même moins, il ne poussera plus rien sur ce terreau ... plus rien d'autre que de l'amitié.

    Ed

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  11. petite française8 août 2011 à 17:56

    tiens... je croyais avoir posté un com...
    B

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  12. @Petite Française :

    Je n'ai rien vu, ni ici, ni dans ma boite email, ni dans le filtre antispam de blogspot ...

    je vous laisser republier, les commentaires ne sont pas modérés.

    Ed

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  13. Nuitsdinsomnie8 août 2011 à 19:06

    C'est curieux comme sentiment, ce que vous ressentez.
    Je n'avais pas envisagé que le fait de parler "famille" quand on est un amant puisse être quelque chose que recherchent les hommes (pas systématiquement, nous sommes d'accord, mais le cas échéant).
    J'avais plutôt tendance à me dire que les hommes évitaient, justement, de mêler leur famille, de quelque manière que ce soit à leurs aventures légitimes ou illégitimes.

    J'avoue ne jamais avoir cherché à engager ce genre de discussion avec mes amants, plus ou moins de passage, plus ou moins proches.
    Nous avons partagé des tas de choses, parfois même je connaissais leurs enfants de vue ou plus encore mais je n'ai pas souvenir que les confidences, quand confidences il y eu, aient porté sur leur cercle familial.

    Peut être ais-je inconsciemment bloqué ce type de conversation par mon manque d'ouverture sur le sujet alors qu'il me semblait, au contraire, que c'était faire oeuvre de respect que de ne pas les ammener à évoquer une partie de leur vie qu'ils souhaitaient sans doute laisser à l'écart de nos petites aventures....
    C'est dommage car je sais que cela ne m'aurait pas dérangé d'aborder cet aspect de leur vie avec eux.
    Cette partie d'eux même est, de fait, fondatrice de l'homme que j'aimais avoir dans mon lit. Cela ne pouvait donc que m'intéresser.

    Il me semble pourtant que j'aurais le sentiment d'être indiscrète, comme s'il s'agissait d'entrer dans une vie où l'un des protagoniste (en l'occurence le ou les enfants) ne serait pas ravi de me voir.
    Je crois, à la reflexion, que j'aurais presque le sentiment de manquer de respect à la personne dont on me parlerait sans qu'elle soit là.
    Sans doute un peu exagéré comme sensation, je veux bien l'admettre mais bon.... on ne se refait pas ;-)

    Nuits, et moi je ne parle jamais non plus de ma fille à mes amants. Relation de cause à effet ?

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  14. @Nuitsdinsomnies :

    Je crois avoir pour ma part un penchant naturel à parler de mon univers au sens large pour qui devient intime, le temps d'une conversation, ou quand les vies se rapprochent.

    J'ai tissé des liens profonds avec des amantes dont l'histoire s'est déroulé sur plusieurs années, comme avec d'autres avec qui l'intimité s'est installée en quelques phrases entres les draps encore étourdis.

    Je me souviens aussi maintenant de cette image de père de famille sans ombre que je projette au point qu'un jour, j'ai entendue ma femme et des amies parler de leurs maris et de leurs potentielles infidélités. J'étais croqués en ces mots : "Non, lui, jamais. Quoique, c'est souvent ceux qu'on soupçonne le moins qui ..."


    Ed

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  15. La chanson de Daho est superbe.... je ne l'avais jamais écouté de la sorte, en suivant les mots...
    merci pour ce moment magique que je viens de vivre. une chanson qui tombe vraiment bien aujourd'hui. Décidément ma journée est belle...

    Mille mercis pour ce partage. Si cela vous embête pas, je la ferais suivre au Boudoir.

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  16. @Dita :

    Daho résonne particulièrement en moi, de "Tombé pour la France" à "Mon manège à moi", puis "Des heures hindoues" et "Comme un boomerang".

    Je vous conseille aussi "Le brasier" :
    Ces instants fragiles sont emplis d'espoir
    Même si j'ai été la cible et la proie
    De mille aiguilles de cent coups bas
    Qui m'éloignent trop de moi
    La perfection pure n'a souvent pas de prix

    La recherche me détruit
    Puis je viens à la vie
    Vois tout au fond de moi
    Ce brasier qui ne s'éteint pas
    Que vive la flamme, que vive la flamme

    Pour à nouveau prendre
    feu et brûler jusqu'au bout
    Cet irrépressible espoir
    S'accrocher à des détails, l'espoir
    Si la vie se charge de me refaire tomber
    Sans personne à mes côtés
    Si à nouveau la solitude me déprave
    Tu sais même les épaves
    Sont de la trempe des braves
    Vois tout au fond de moi
    Ce brasier qui ne s'éteint pas
    Que vive la flamme, que vive la flamme

    Pour à nouveau prendre
    feu et brûler jusqu'au bout


    J'aurais aimé être un Daho (sans rien retirer à ma vie présente)
    Ed

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  17. Nuitsdinsomnie9 août 2011 à 17:51

    Pour ma part, j'adore également Daho.
    Avec, évidemment une préférence pour les Heures Indoues mais aussi pour Le voyage immobile qui est, à mon sens, une représentation magique, poétique et infiniment érotique de l'acte sexuel.

    J'ai fait l'amour sur cette chanson (enfin l'album entier parce que 3mn, n'est-ce pas... ;-)) et ce souvenir m'est très très cher.

    Et aussi, pour d'autres raisons, le Grand sommeil qui a si longtemps accompagné l'un de mes chagrins d'amour.

    Nuits, Daho fan, absolument et fidèlement.

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  18. Cet Homme est à la fois très mâle et très féminin.on le sent d'une sensibilité vraiment extrême . avec un regard pouvant être franc et à la minute d'après très fuyant , cassé, et fragile..

    Pourquoi auriez vous aimé être Daho?

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  19. @Nuitsdinsomnie :

    Il était un temps où on achetait les CD au jour de leur sortie (et j'oublie la période vinyl), et on regardait les clips qu'on essayait de capter sur la télé ... voila comment j'ai vécu daho. point de mp3, de youtube, deezer, iPod, ...

    Et quand on avait un CD, on l'écoute en boucle dans la baignoire, de la chanson 1 à dernière.

    Voilà comment j'ai vécu Daho, comme une succession d'albums fantastiques, qui s'écoutaient d'un bloc, dans des baignoires tout au tour du monde.

    Ed

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  20. @Dita :

    C'est surtout sa capacité à mettre en mots (et en vers) ses sentiments, ses sensations qui me fascine.

    Ed

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  21. merci d'avoir mis ces mots justement car me laissant emporter par les mélodies, je prenais pas assez conscience de ces mots si intimes ...
    Pour moi daho c'était le début du collège surtout . j'écoutais sans écouter mais ce que je ressentais chez lui était assez juste ;)
    ( du coup, j'écoute attentivement depuis quelques jours Daho et je tombe en amour avec ces mots)

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  22. @Dita :

    En effet, j'ai connu daho sur le "dancefloor" qui ne portait pas encore ce nom d'ailleurs. Mais au fur et à mesure, les texte de daho sont devenus d'un érotique, d'une sensualité ... rien qu'à lire, c'est d'une puissance. A écouter, ça transporte.

    Il y a des phrases d'une puissance : "Ton corps s'épuise de se tendre" - rue des petits hôtels, juste un exemple à écouter en boucle.

    Ed

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