
Le tout premier fantasme des femmes, que certaines gardent toute leur vie, c'est d'être une princesse ... C'est par dizaines que les fillettes se déguisent en princesses à mardi gras ou aux anniversaires, et rêvent d'être la plus belle, en attendant le prince charmant. Dès le plus jeune age, le mythe de la femme fragile qui attend en se faisant belle est inculqué par projection aux jeunes fillettes.
Cela a inscrit tellement de jeunes femmes dans le "complexe de cendrillon" (voir ici), c'est à dire à la dépendance sentimentale à un homme, le renoncement à leurs propres rêves dès qu'une vie de couple s'installe, le besoin d'être prise en charge, le sentiment d'être incomplètes quand elles sont seules, en attente d'un événement exogène (l'homme de leur vie, leur moitié) vienne transformer leur vie.
Du déguisement de princesse à l'annonce meetic "je cherche ma moitié" en passant par "anne, ma soeur anne, ne vois tu rien venir", Cendrillon bien sûr, mais aussi Sex and the city (Charlotte York et son prince charmant, Carrie Bradshaw et Mr. Big = "The Big Love") ... le tout, sacralisée dans la fameuse robe de mariée !!!
Il n'y a aucune place pour un amant dans les fantasmes de ces femmes perdues pour elles même ... Celles qui constatent un échec de leur relation sont souvent à la recherche d'un nouveau nid (avec sécurité pour elle et ses oisillons, auprès d'un nouveau mâle protecteur).
Cette dépendance affective est loin d'être épanouissante, et il m'a été dit que cet état entraine une sexualité feinte, où la femme joue toutes les cartes possibles pour contenter son homme : devenir sa poupée gonflable et simuler. Certaines admettent même cet état de fait comme ce qui est naturel, voire même à excuser les infidélités de leur homme par leur propre incapacité à le combler, à être désirable comme il se doit.
Au moment de la prise de conscience, électrochoc, la femme fait un travail sur elle même, en particulier sur la peur de l'abandon (et de la solitude) et sur l'image de soi. Ce travail d'épanouissement ne peut pas se faire sans étincelle externe, un accompagnement (psychologue, révélations/confidences d'amie(s), lectures, ...), ni sans verre brisé (rupture, cris, pleurs, ...).
Dans tous les cas, ces fantasmes (princesse, prince charmant) sont des leures. Les désamorcer dès l'enfance pour la génération qui nous suit, valoriser la fillette et l'aider à se découvrir et découvrir les leviers internes de son épanouïssement ...
... Afin de vivre pour soi même et non par procuration.
Et pour l'amant, légitime ou non, rien de plus exquis qu'une amante qui sait jouir pour elle-même. L'amour, c'est d'abord l'amour de soi, ensuite l'amour de l'autre, et en couronne, l'amour de la vie.