mercredi 12 janvier 2011

J'ai adoré te caresser le nombril de l'intérieur

J'ai adoré te caresser le nombril de l'intérieur.

Ton corps a toujours été une source de fascination pour moi tellement il représente la beauté céleste quand tu es pensive, lascive sur une chaise, ou le rebord d'un bureau. J'ai appris aujourd'hui quels démons pouvaient s'emparer de toi quand la jouissance ultime te transperçait, combien tu étais sublime quand tu avais le diable au corps.

Ce jour là, tu m'as invité chez toi, tu m'as préparé à manger, puis tu m'as guidé vers la chambre d'ami. J'ai résisté un peu. Sur le matelas posé à même le sol, nous avons fait l'amour comme jamais, et je me souviendrai de tous tes mots, tous tes gestes, tous tes frissons.

J'étais très jeune encore. Sans être plus âgée que moi, tu étais ma supérieure hiérarchique. Mes fantasmes à ton endroit étaient en germes. Une femme marié, libérée, fêtarde, un mari absent, et des contextes pro qui nous ont amenés à nous détester puis nous rapprocher. Alors, ce jour là, quand tu m'as demandé de te rejoindre chez toi après une matinée en clientèle, j'étais loin de respirer la sérénité.

Je suis tombé de haut à l'instant où j'ai compris que ce n'était pas seulement la paix des braves que tu cuisinais pour moi, que ce n'étais pas seulement un rapprochement pour aplanir le terrain du futur projet que nous allions co-gérer. J'ai alors compris que je n'étais pas ton cauchemar mais un fantasme. Ceci a réveillé en moi des pulsions de mâle conquérant et l'attitude professionnelle que je gardais est devenu rapidement un jeu de séduction / domination / soumission où tu est devenue ma panthère et ma proie.

Je t'avais déjà vue en maillot et en top, mais en lingerie, ce fut un vrai bonheur pour mes yeux. Comme dans une scène de cinéma, tu m'as entraîné dans cette pièce, cette chambre d'amis dont certains meubles étaient sous des draps protecteurs. La lumière pénétrait à travers les persiennes en rayons parallèles. On aurait pu les toucher tellement ils étaient dessinés. Ta peau dorée, sans trace de bronzage était céleste, et les rayons du soleil la mordaient avec délice. Comme dans une scène de cinéma, tu m'as lâché la main, Me laissant admirer ta démarche féline. Te voir quitter la pièce, lentement, sensuellement, dans le fracas grave d'un parquet complice de tes pas, puis un silence prenant possession de ces murs encore inconnus. Devais je te suivre ? Un bruit sourd, puis l'eau qui coule. Je ne sais ce qui m'a paralysé, mais je ne suis pas venu te rejoindre. Des longues minutes à écouter le silence, et l'eau qui coule. Puis, enfin, ton retour. Le parquet qui accueille tes pieds nus et mouillés, une silhouette dans un rayon de soleil, les cheveux défaits, puis la serviette que tu laisses nonchalamment tomber, pour avancer nue, ton corps nu que je découvre.

Après cette vue féérique à la Hamilton, ce sont tes baisers qui m'ont percuté. Je vibre encore en souvenirs sensuels des frôlements de tes lèvres sur tout mon corps au fur et à mesure que je te rejoignais dans la nudité. Ton désir de moi perspirait de tous tes gestes. Je me noyais progressivement dans tes yeux quand s'éveillait en moi cette envie de te posséder, enfin.

Je crois que c'est quand tu as ôté ma montre que tu as pu sentir mes mains flirter avec tes courbes. C'est une peau humide et des milliers de petits frissons que ma paume, que mes doigts ont perçu en premier. Tu m'avais couché sur le dos, ton corps se dessinait dans la lumière. Les hanches, ta taille, puis tes petits seins fermes et tous raides en mémoire de la douche ... Je ne négligeais rien de toi, je te découvrais, en plein jour, sous cette nouvelle lumière. Quelques gouttes glissaient encore ça et là, et je me suis amusé à négocier leur chute vers le drap, ou encore à les orienter en t'allongeant lascivement, l'une vers ton nombril, d'autres entre tes seins, d'autres par centaines dans tes cheveux mouillés.

Ton corps m'était offert, et j'ai vraiment réalisé tout le chemin parcouru lorsque j'ai posé mon premier baiser sur ce ventre si parfait, lorsque l'émerveillement d'un corps si sublime m'a soufflé. Quelques secondes de contemplation, quelques secondes seulement, tu ronronnais si fort, telle une panthère, torrides élans en promesses et en invitations en t'étirant de droite et de gauche. C'est la première fois que je te voyais nue, en pleine lumière, et je n'arrivais pas à me rassasier de te contempler, à ne plus perdre pied à l'idée que tu t'offrais à moi, à faire face à cette situation déroutante. Aussi, j'ai pris le chemin le plus lent possible depuis ce baiser primal pour me remplir de toi, calmer mon coeur qui pulsait comme une turbine incandescente, et me libérer d'une panique naissante pour une sérénité, apparente.

Mes lèvres ont séché les dernières gouttes de la douche qui roulaient sur tes courbes, puis frôlé chaque recoin de ta poitrine si gracieuse et fière, pour finir par envelopper de baisers tes tétons avides de cette approche excitante. Ton cou tendu me traçait un chemin ascendant, j'ai projeté de le dévorer pour finalement y déposer un collier de baisers tendres, puis sensuels, puis encore, plus torrides les uns que les autres.

Ta bouche m'attendait, ce moment inespéré devenait aussi réel que merveilleux. Jamais je n'avais pu admirer de si près la splendeur, la pulpe de tes lèvres, le raffinement de tes commissures. Cette bouche que j'ai vu si souvent prononcer sous diverses formes des instructions, s’apprêtait à accueillir mes baisers et exhaler des rugissements d'un tout autre registre. Le duel sensuel de nos baisers, pour effleurer, exciter, promettre, galvaniser, a embrasé nos sens, et ce ne sont pas les impacts de nos langues qui ont pu éteindre cet incendie, ni, plus tard, nos corps qui s'alignaient pour se mélanger.

Bien au contraire, tout allait brûler, tout allait exploser ...

[A suivre]

22 commentaires:

  1. voilà pourquoi j'aime vous lire.Pour ces moments où je pars en voyage avec vos mots...

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  2. Alors vivement la suite...

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  3. @Dita :

    Bon voyage.

    Ce qui est bien avec les mots, c'est que vous pouvez partir en voyage sans pour autant en priver les autres lecteurs et lectrices ...

    Ed

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  4. @Salma :

    La suite est en cours d'écriture ...

    A bientôt donc

    Ed

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  5. Le cadre est si bien posé qu'on s'y croirait ... symphonie des sens ... Piano, allegro ...

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  6. Comme vous êtes tout mignon là ! Je sens votre fougue monter.... J'attends l'explosion des sens avec impatience !

    Vos préliminaires épistolaires sont terribles ...mais c'est divin !

    Orane.

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  7. @Lou :

    C'est en effet un délice que de mettre des mots pour partager ces souvenirs avec vous.

    Ed

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  8. @Orane :

    Me voilà ... Mignon !!!

    Terrible !!!
    Ed

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  9. M'enfin ! sourire.
    Mignon = Touchant ...Attachant...Sensible...

    Orane.

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  10. J'aime lire vos hésitations, ça vous rend plus sensuel encore.

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  11. @Femme en chair et en papier :

    J'ai tout le temps en moi ces instants d'hésitation. Avec le temps, j'ai appris à avoir une assurance ... apparente.

    Ed

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  12. c'est toujours un plaisir de vous lire!
    sous une facette un peu differente cette fois peutetre "à cause" de la jeunesse et ses hesitations...
    vivement la suite!
    isabelle.

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  13. Wahou... Quel beau voyage que vous nous offrez; on caresse avec vous, on embrasse aux endroits où vos lèvres se sont posées... Et l'on revit avec vous ce charmant moment. C'est juste magnifique, merci !

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  14. @Isabelle :

    J'étais en effet très jeune dans ma tête.

    Ed

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  15. @Celia :

    Merci pour ce commentaire et cet enthousiasme. Bienvenue, montez à bord pour un voyage fantasmatique épistolaire, ne descendez pas en chemin, montez en good vibrations à votre rythme ...

    Ed

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  16. Je n'éprouve que du dégoût, rien à voir avec la sensualité, ni l'érotisme, ni l'amour, c'est du pur BEUUUUUUUUUUUURK !

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  17. 15 jours sans nouveau billet...seriez vous cloué au lit par la grippe Ed ?

    Au plaisir de vous lire ...

    Orane.

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  18. je me demandais la meme chose... je reviens regulierement et une légere deception de ne pas vous lire de nouveau ^.^
    j'espere que vous allez bien.

    Isabelle

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  19. Bonsoir,

    En effet, certaines guerres laissent peu de place et peu de temps pour la poésie des sens.

    Je vais publier une suite sous peu ...

    Ed

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  20. Le titre de votre délicieux billet est trés ennivrant.
    Puis-je vous l'emprunter pour meubler mes fantasmes ?

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  21. @Alice :

    Si je puis me permettre, un fantasme dans lequel on vit au point de le meubler mérite de prendre corps (et âme).

    Ed

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