vendredi 14 août 2009

La neige a recouvert le bruit de nos orgasmes

La neige est tombée pendant nos ébats. Elle recouvre maintenant cette douce et sensuelle ville de Lyon de son manteau blanc.
Dans cette cour intérieure, la lumière est différente. La lumière du jour diminue, mais la blancheur de ce nouveau drap crémeux éclaire chaque détail d'une lueur nouvelle. Les traces de pas ne sont pas encore nombreuses, et rares sont ceux qui sont allés poser leurs détritus au fond de la cour ... Les poubelles qui souvent débordent sont étonnamment bien rangées. Sous quelques centimètres de blancheur, leurs pureté apparente apaise au milieu de cette cour déserte.
En face, quelques lumières commencent à s'éclairer. Les enfants sont rentrés de l'école. Les batailles de boules de neiges sur le chemin du retour les ont un peu retardés. Chaque voiture, la tienne, la mienne, aura la trace de leurs mains saisissant de quoi faire quelques boules.
Les balcons sont encore à l'abri des éléments, mais les fleurs ont fané, les plantes sont vert terne. La ville vire au blanc sur blanc, dans un silence voluptueux.

Nous n'avons rien entendu, ni les flocons tomber, ni le silence s'emparer de la cité. Lorsque les vagues m'ont submergée et que j'ai hurlé mon plaisir ... lorsque tu as rugi en moi ... Nous n'avons rien vu de ce monde qui changeait.
Le ciel s'est voilé pendant que toi, mon doux amant, tu ouvrais mon corsage. La ville s'est drapée dans cette laiteuse pureté tandis que nos corps enfin nus quittaient la dernière dentelle, le dernier bijou. Le silence quasi divin s'est emparé de la ville quand tu m'as mis le diable au corps ... Entre mes reins tu as glissé ton suc immaculé, sous mes caresses, entre les draps froissés tu t'es assoupi. Quand le silence s'est emparé de la chambre, la ville s'était tue depuis longtemps déjà ...

Je suis à la fenêtre, à regarder les gros flocons tomber. Lyon sous 10 centimètres de neige fraiche. Tu es dans ce grand lit, nu. La lumière des impostes dessine ton dos en chair et ombres. Je m'approche à nouveaux de toi, écarte le drap, te suggère une caresse indécente sur ton corps encore luisant de nos sueurs ... pour ouvrir de nouveaux ébats scandaleux.

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