lundi 2 janvier 2012

Une nuit dans ta chambre d'hôtel

Tu en avais tellement rêvé, que quand l'occasion s'est présentée pour la première fois, je t'ai demandé d'abandonner ta chambre pour passer une nuit dans la mienne.

Je crois que cet hôtel de famille n'était pas le lieu le plus recommandé, tellement il était impossible de passer inaperçu dans les couloirs. Une vingtaine de chambres sur 3 niveaux, des portes qui claquent, des planchers qui grincent, et surtout, tout l'hôtel réservé et exclusivement dédié à cette conférence. Vingt chambres, vingt collègues, vingt personnes qui traînent dans les couloirs.

Ça faisait maintenant bien une demi heure que j'avais feint de tomber de sommeil et que je t'attendais dans mon grand lit, à scruter le moindre craquement. Ma plus grande peur était que la porte s'ouvre toute seule, je l'avais laissée entre-ouverte pour que tu puisses entrer. Certains craquements restaient lointains, d'autres se rapprochaient, puis filaient plus loin dans le couloir. Une porte claquait, et le silence reprenait tous ses droits.

Les ombres blafardes de cette TV rendaient la pièce lugubre et je décidais de l'éteindre pour laisser une simple lampe de chevet, plus chaudes pour accueillir une nuit qui promettait d’exhausser tous nos fantasmes.

Quelques pas encore, plus discrets, puis la porte qui s'ouvre et se referme, sans claquer. C'était toi. Mon coeur battait la chamade. J'essayais de deviner chacun de tes mouvements, d'imaginer à quelle distance tu étais. Tu devais enlever tes chaussures ou une veste quand j'ai entendu que tu passais par la salle de bain. Quelques secondes, quelques minutes, je ne sais plus tellement l'attente était insupportable, j'ai cru que c'étaient des heures. Quand tu es sortie, nue, ta silhouette s'est détachée en contre jour. Toi, une nuit entière à moi, enfin ! Dormir dans les bras l'un de l'autre, enfin ! Se réveiller ensemble, enfin ! Le fantasme ultime des amants qui se courent après.

Cette nuit là restera gravée dans ma mémoire comme une nuit unique.Ton corps encore froid est venu à la rencontre du mien, tes lèvres sont remontées le long de ma hampe pour me dire combien tu avais faim de moi. J'avais grand faim de toi aussi, et hâte de te retrouver.

Je savais comment te combler, je savais comment déclencher en toi les spasmes ultimes, j'ai toujours su comment les faire durer aussi, j'ai eu quelques faiblesses qui m'ont fait succomber et rendre les armes plus tôt que prévu ... mais ce que je ne savais pas faire, c'est tout ça en silence.

Le silence, jouir en silence ... tel était le challenge. Car si mon voisin de droite et mon voisin de gauche percevaient le moindre bruit, ou pire, s'il reconnaissaient ta voix, c'en était fini de nos amours secrets.

Après des centaines de baisers et de caresses peu farouches, tu m'as tendu ta croupe ardente, j'ai glissé ma queue entre tes cuisses, et me suis préparé à fendre tes lèvres pour une vigoureuse estocade. Du plat de ma main j'ai étouffé tes cris, tes tentatives de hurlements, tes espoirs te râles ou de longue complainte. Tu étais là, prisonnière entre ma main et ma queue, sous cette étrange torture, ce supplice dans ton calice, ce feu qui prend sans pouvoir lui apporter de l'air, sans pouvoir laisser sortir les flammes. Je sentais que plus je te contraignais, plus tu étais au bord de l'explosion. Ta chatte suintante tentait de me désarçonner ou de me happer qui sait. Tes cris en souffles chauds mourraient les un après les autres dans la paume de ma main. Je voyais ton corps se tendre sans pour autant que les spasmes ne se calment. Tes yeux se révulsaient, ton dos se tendait, tous tes muscles se tendaient, ta main libre boxait l'oreiller quand j'ai glissé au creux de ton oreille : "jouis maintenant !".

Et là, tu m'as offert, tu t'es offert, tu nous as offert la plus fantastique déflagration qu'il aurait été possible de contenir dans un silence étouffé, en pleine perte de contrôle, glissage mi arc-boutée, mi lascive, une sorte de râle où seule ta salive et ton souffle chaud s’échappaient pour souligner la violence des soubresauts de ton fort intérieur. Quand dans un geste rapide, j'ai ouvert tes fesses plus larges pour filer plus profond encore, j'ai touché pour la première fois ton deep spot et j'ai immédiatement explosé, dans un râle rauque et lent, mon souffle court saccadant ce que mon bassin ne pouvait plus faire, mes yeux crépitant de ces instants de grâce ultime où nos corps nous trahissent sous la torture du plaisir ravageur ...

Je me suis endormi sur toi, en toi, une fusion totale ... pour ouvrir un oeil, l'un et l'autre, flapis et fourbus, sourire jusqu'aux oreilles de tant de fougue muette, de tant de plaisir contenu ... des promesses pour jouer dans le futur avec liens, menottes, bandeaux, baillons. Nous avons parlé à voix basse toute la nuit sur ces fantasmes qui s'offraient à nous maintenant que nous avions ouvert, que nous avions enfoncé à coup de bélier cette porte des amours sauvages, de la vigueur contenue, des hurlements étouffés ... et nous avons retrouvé plusieurs fois jusqu'au petit matin les chemins de douceur de nos jouissances plus familières, plus douces et tendres, tels deux amants qui se retrouvent après avoir été "autres"

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