mardi 5 avril 2011

J'avais tellement peur que mon mari me quitte, que je t'ai imaginé

Tu hantes mes nuits, c'est vraiment le mot. Tu es un fantôme, étrange et pénétrant. Tu me captive et m’hypnotise, ton regard me passe à travers et le mien glisse sur tout ce que tu me laisse de toi.

Cette nuit encore, j'ai rêvé de toi. De plus en plus torride, très baise parfois, trop mignon-tendre après. Mon amant à moi.

Dans cette torpeur de la somnolence qui engourdit, j'ai senti ta main glisser sous les draps et venir contre ma hanche. Tu étais là de nouveau, mon amant virtuel. Jamais je n'avais besoin de te fixer rendez vous, tu passes tous les portails et toutes les portes pour venir dans mon lit avec un telle facilité. Quand je suis en déplacement, tu me retrouves toujours. Et jamais tu ne t'imposes quand je ne suis pas disposée, trop fourbue, ou accompagnée.

Ce soir là, j'avais envie de baise, de me sentir désirable et désirée, et tu as encore été parfait.
Tu sentais le mâle du désert, mélange de cet étalon aux muscles saillants que mon imagination rendait si réel, et tes fragrances habituelles, cet homme un rien dandy, un rien charmeur.

Tu étais déjà nu, et quand ta main s'est posée sur ma peau, j'ai sursauté. Je n'avais pas prévu de t'inviter ce soir, mais puisque tu étais là, c'est qu'au fond, une partie de moi voulait que tu franchisses ces portes pour me surprendre. Je t'ai laissé me surprendre donc. Au delà de tout ce que j'ai pu imaginer de réalisable.

Ce soir, tu étais chaud comme la braise, et très pressant. J'ai senti tes mains ouvrir fermement mes cuisses et ouvrir mon sexe. Les draps ont été repoussés je ne sais comment, et mon corps nu, les cuisses ouvertes, n'attendait plus que toi. De tout ton poids, tu m'as prise, de toute ta longueur, tu m'as fendue, de toute ta puissance, tu m'as retourné les sens. En quelques instants, mon con me brûlait et j'étais fontaine de désir. Mes doigts hurlaient de désir de te saisir. Je te voulais en moi, mes cuisses ouvertes, je m'offrais à toi en femme, à toi, mon loup, mon prédateur. Mon corps était luisant de cet incendie que tu avais allumé, le courant d'air n'arrivait même plus à me tempérer, mon bassin réclamait l'estocade en allant te chercher et je bramais comme une biche en rut. A l'envers, à l'endroit, os corps glissaient si facilement, nos sueurs se mêlaient, mes envies de te sentir en moi ... chaud et vivant.

Le lendemain matin, mes mots ont dépassé ma pensée. Il a fallut que je me dévoile pour ne pas paraître cruche. Progressivement. J'ai bien cru que tu allais t'esquiver, et ne pas lire entre les lignes. J'ai bien cru que tu allais résumer mon "tu m'empêches de dormir chaque nuit" à une somme de soucis professionnels ... Mais tu t'es révélé être si proche de mon rêve quand tes yeux s'ouvrent de surprise et quand tes veines gonflent, si proche de ton visage déformé par le plaisir quand tu me baises ... virtuellement.

Je t'ai donc laissé des petits cailloux blancs, sans ambiguïté, vers mon corps, pour que mon fantasme de toi, devienne, mon bel amant.

lundi 4 avril 2011

J'avais tellement peur que mon mari me quitte

Tu sais, maintenant que j'arrive sur les quarante ans, ma vie de femme, d'épouse et de mère ne coïncident plus.

Depuis toute petite, j'ai été inscrite dans l'idée du prince charmant. L'idée qu'un homme et un seul sera le bon, et qu'il me fallait le trouver. Ma mère déjà me préparait à ce qu'une fille bonne à marier devait savoir faire.

Quand je suis tombée sur mon époux, il était déjà pris. J'avais des papillons dans le ventre chaque fois que je pensais à lui, et chaque fois que je le croisais, je me trouvais niaise et gauche, à ne pas savoir comment l'approcher. J'ai vite vu qu'il était pris, mais avec une fille différente chaque mois. Aussi, nos routes se sont croisées en amis pendant longtemps, amis de fête, amis de sorties, amis de voyages aussi.

Un jour, il est tombé dans mes bras et moi dans son lit. Je ne sais maintenant même plus si j'étais plus amoureuse de lui, ou surtout soulagée que ma vie avait enfin trouvé sa voie. Oui, tu vois, à cette époque, ce fut un ouf de soulagement de nous mettre ensemble. Il a fallut lui tourner la tête vers moi pour qu'il arrête de papillonner et fonder un nid. La fantasme de la vie bien réglée qui se réalisait. Vite mariée, vite enceinte, vite maman.

Au fur et à mesure des années, ma vie s'est enrichie de tant de perles de bonheurs. Des petits bonheurs dans le sourire de mes enfants, des grands bonheurs en les voyant grandir et s'épanouir, la félicité ...

Mais à la trentaine, j'ai senti que mon époux était loin, sans l'avoir senti s'éloigner. Il était en pleine ascension professionnelle, tantôt à Paris, tantôt aux USA, et quand il revenait, c'était pour mieux partir pour un tournoi de golf ou un séminaire de team building. De mon coté, ma carrière en dents de scie était plus sédentaire, et surtout plus centrée sur la cellule familiale. Mon époux m'avait lâché la main, et je ne m'en était pas rendu compte.

J'ai tenté de me dire que tout allait bien, que j'étais dans mon rêve, et que je pouvais donc faire avec. Après tout, tous les hommes sont comme ça, non ? Il arrivait en retard pour nos vacances, il ne pensait jamais plus à me surprendre, il avait lâché sa faible quote part des tâches ménagères, il a même sous-traité ce qu'il aimait faire dans le jardin au début, il ne vivait pas pour moi et nos enfants, mais après tout, tous les hommes sont comme le mien, non ?

non ?

non !

Quand je comparait ma vie avec les filles célibataires qui cherchaient encore le grand amour, le prince charmant, et qui faisaient ceinture de leurs envies d'amant tellement les amants de passages étaient décevants, je me sentais bien.
Puis, le lendemain, mon époux arrivait fourbu d'un voyage ou d'un séminaire, posait une tonne de linge sale et me sautait sans aucune cérémonie, c'était un choc.

Je me sentais femme de ménage, cuisinière, et vagin qu'on remplit, le cul qu'on saute.

Je me suis longtemps confiée à mon miroir seulement. Nue devant lui, je me sentais vieille. J'avais deux enfants, des crédits, l'image de la famille idéale avec un beau mari bcbg comme toutes autour de moi en rêvaient. Comme j'en rêvais auparavant.

Mais j'avais tellement peur de le perdre, de divorcer, de TOUT perdre. Le lendemain, la semaine suivante, la fête des mères, les anniversaires des enfants, Noël ... Tous ces moments étaient impossibles à imaginer sans mon époux, sans l'idée de mon époux.

Quand on commencé à circuler les rumeurs, quand tout le monde laissait entendre qu'il allait voir ailleurs, qu'il avait été vu ici ou ailleurs mais pas où il aurait dû être, je suis tombée de haut. La douche froide. La fêlure. Je me suis sentie trahie, moche et vieille.

Alors, j'ai laissé mes rêves filer, mes rêves de princesse, mes rêves de vie idéale ... et j'ai laissé mes fantasmes germer, ces envies enfermées, ces envies de force, de sueur, de mâle ... et mes envies se sont posées sur toi.

Tu étais l'homme idéal pour ces fantasmes. Ta vie dorée, ta femme, tes enfants, ta trajectoire ... j'étais sûre que je pouvais laisser aller mes rêves et mes pensées vers toi sans jamais y être confrontée. Tu est devenu rapidement mon amant secret, sans le savoir, tu m'as offert tant d'attentions irremplaçables, tu m'as fait grimper au rideau comme jamais, tu m'as souillée dans des fantasmes cru et porno, tu m'as comblée de tant de tendresse.

Au début, mon regard se portait dans ton dos lorsque tu passais près de mon bureau. Ton dos et ton postérieur. J'ai regretté de ne pas voir à travers tes vêtements chaque jour. Me délecter te ton nombril, détourer du regard tes muscles ou tes poignées d'amour, apprécier chaque courbe et comment y poser une caresse ou un baiser ...

Des semaines durant, je me suis lové dans ton parfum. J'en ai même modifié mes horaires, pour me trouver dans le même ascenseur que toi, ou juste après toi, dans tes fragrances matinales. Naturellement, nous nous sommes plus croisés, plus retrouvés à la machine à café. Ton parfum, tes yeux, les effluves de cafés, c'était là ce qui me donnait le plus d'envie chaque matin.

Mes rêves se sont posés sur toi au fur et à mesure. Au début, ils avaient juste quitté mon époux pour redevenir fleur bleue, comme une princesse qui rêvait d'un nouveau prince. J'imaginais un baiser de cinéma à la machine à café, dans un chuté de tango argentin. Une sorte d'amour de conte de fée, où tout est cérébral, et où tu aurais deviné, anticipé tous mes désirs, sans enjeu, sans après ... sans chair.

Mais voilà ... Le souvenir du son de ta voix, ton regard perçant et ton parfum se sont invités dans mes rêves. Je me souviens de la première dois, c'était un été chaud, mes enfants dormaient et mon époux était encore absent. La torpeur de la journée ne tombait pas, et les courants d'air ne refroidissaient même plus ma chambre. Je suis allée sous la douche et je me suis couchée nue sous les draps, sans me sécher totalement, pour espérer un peu de fraîcheur. A cet instant, tu es apparu dans mes pensées. Tu es apparu dans mon lit. Tu es apparu contre ma peau. Mes mains glissaient là ou l'idée de tes caresses me faisait frissonner. Je t'ai senti me surprendre. Tes baisers étaient doux comme une douce évocation de frisson sensuel. Je me souviens très bien comme mes seins sont devenus dur au fur et à mesure. J'ai découvert mon corps s'enflammer. Mes seins ont suggéré l'envie d'être pétris, mordillés, mordus. C'était nouveau pour moi, une envie de vigueur masculine, d'être désirée, d'entre possédée. Il n'a pas fallu dix secondes pour que je mouille d'envie. Moi qui ai toujours été sèche, surtout en sortant de la douche, j'étais une fontaine de luxure et de fertilité. J'aurai pu accueillir en une seule estocade ta puissance masculine tout au fond de moi. Ce soir là, j'ai joui juste en t'imaginant, sans me toucher, sans me forcer, sans les mains, sans toi.

Jour après jour, je faisais l'amour avec toi. Tu étais l'illustration dans mes rêves, mes restes diurnes, mes frustration de femme mariée. J'en oubliais que tu n'étais pas libre, j'en oubliais que tu n'étais pas au courant. Souvent, j'ai faillit faire référence à notre nuit torride, souvent j'ai eu du mal à distinguer notre relation professionnelle de ma vie avec ce toi virtuel qui m'appartenait.

Et, un jour, j'ai dérapé. Pas envers toi, mais envers mon époux. Je crois qu'il a alors imaginé que j'avais vraiment un amant, que tu étais réel. Son regard sur moi à changé du jour au lendemain. Comme il n'y avait pas l'ombre d'une histoire, il n'y avait pas l'ombre d'une preuve, et pas l'ombre d'un doute dans mon planning. Ce que mon époux a voulu, c'était tout contrôler. Et il s'est rassuré mais est devenu encore plus sec dans notre relation. Nos ébats à sens unique sont devenus encore plus brefs, encore plus brutaux, nos échanges et partages se sont encore plus résumés à de l'intendance.

Il n'y avait pas l'ombre d'une histoire, mais tellement de désir. Je le trompais en pensées plusieurs fois par jour. Et son attitude a fini de supprimer cette peur de le quitter. J'ai toujours eu peur de le perdre, il venait de me mettre en face de la réalité : je n'avais plus rien de mon rêve de jeune fille, je n'avais plus rien à perdre. Et il me donnait de plus en plus l'envie de franchir la ligne, d'ouvrir la boîte à fantasme, de m'offrir à l'idée d'un amant, de m'offrir un amant, de me glisser contre ta peau.

... A suivre ...
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